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Meherzia Labidi : Ennahdha est contre l’égalité dans l’héritage

Le parti islamiste Ennahdha a enfin dévoilé sa position concernant la proposition de la Colibe sur l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme. Et c’est bien évidemment un refus sans nuance.

C’est ce qu’a affirmé Meherzia Labidi, députée d’Ennahdha et ancienne vice-présidente de l’Assemblée nationale constituante (ANC), dans une déclaration à Radio Med aujourd’hui, mardi 7 août 2018, en précisant qu’il serait préférable de revenir à la jurisprudence islamique pour améliorer cette proposition présentée dans le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe).

«La jurisprudence islamique tunisienne peut trouver un équilibre sur cette question. Nous estimons qu’il serait préférable de réaliser plus d’équilibre et d’égalité dans les propositions de la Colibe», a-t-elle déclaré, en évitant d’expliciter ses griefs contre les propositions de la commission présidée par sa collègue Bochra Belhaj Hmida et en brandissant la charia islamique comme la solution aux problèmes de la femme.

Notons que le parti de Rached Ghannouchi avait estimé, dans un communiqué publié en juillet dernier, que les propositions de la Colibe menacent l’unité de la famille et de la société tunisienne, en évitant lui aussi de détailler les propositions en question.

Rares sont les dirigeants islamistes qui se sont exprimés publiquement sur les nombreuses propositions contenues dans le rapport de la Colibe, notamment celles relatives à l’abrogation de l’article 230 du code pénal criminalisant l’homosexualité, à l’égalité dans l’héritage et à l’abolition de la peine de mort, pour ne citer que les trois les plus polémiques. Et cette gêne est de plus en plus difficile à masquer. Car même Lotfi Zitoun, qui aime se présenter comme le plus progressiste des dirigeants islamistes, a refusé de donner son avis sur l’égalité dans l’héritage entre les deux sexes. CQFD: la duplicité et le double langage, si chers aux islamistes, qui en abusent habituellement pour cacher le fond de leur pensée, a ses limites.

E. B. A.

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