Manifestation du 13 août 2018 à Tunis pour les droits et les libertés?
Le débat suscité par le rapport de la Colibe clarifie les choses et prouve ce que certains disaient : nous sommes en Tunisie face à un choix de civilisation : l’islam modéré malékite, soufi et ancestral des Tunisiens face à l’islamisme et au wahhabisme qui le fonde, qui veut replonger le pays dans l’obscurantisme.
Par Rachid Barnat
Citoyens et sociétés civiles toujours vigilants se sont mobilisés par leur seule conviction, le 13 août 2018, jour de célébration de la journée nationale de la femme, contrairement aux 3.000 «manifestants» que des rabatteurs, sous la houlette de Noureddine El Khademi d’Ennahdha, regroupaient et conduisaient au Bardo pour manifester, deux jours auparavant, devant l’Assemblée nationale, contre les proposition de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) et défendre l’islam, la famille, la morale, tous mis en danger par Bochra Bel Haj Hmida, la présidente de cette commission chargé de faire des proposition visant à parfaire le cadre juridique des libertés et des droits et le conformer au texte de la nouvelle Constitution de janvier 2014.
Les «salafistes», milice d’Ennahdha pour terroriser les Tunisiens
El Khademi, cet imam à la solde des Ibn Saoud qui lui avaient accordé une bourse pour étudier dans leurs universités le wahhabisme, charge à lui de le répandre ensuite en Tunisie. Ce qu’il fait, avec le zèle des nouveaux convertis ! Alors qu’en d’autres temps, les Tunisiens avaient rejeté cette tendance jugée dangereuse.
Ce sinistre individu qui, ministre des Affaires religieuses sous la «troïka», coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha, avait instauré l’obligation d’«accompagnateurs habilités par le ministère pour guider les pèlerins», une sorte de GO (gentil organisateur de club Med !), afin de détourner les Tunisiens de leurs «fausses pratiques» de l’islam jugées «bid’âa» (innovation) et les ramener sur «le droit chemin» en les endoctrinant au wahhabisme, «le véritable islam» selon ses maîtres saoudiens !
Les Tunisiens se souviennent des prêches incendiaires de cet imam de la mosquée El Fath, au centre-ville de Tunis, appelant les jeunes à partir au jihad en Syrie pour y tuer tous les mécréants. Transformant cette mosquée en un repaire pour ce que les Tunisiens appellent «les salafistes» et qui ne sont autres que la milice d’Ennahdha qu’elle lâche tels des pitbulls terroriser les Tunisiens chaque fois que le parti islamiste se trouve en difficulté ou dans une impasse politique; et dont la première victime, après le 14 janvier 2011, fut Chokri Belaid.
Manifestation des poilus islamistes le 11 août 2018 contre les droits et les libertés.
Les Nahdhaouis ont longtemps protégé le chef terroriste Abou Iyadh
C’est dans cette même mosquée El Fath que va se réfugier Abou Iyadh que Ghannouchi avait envoyé se former au maniement des armes auprès de Ben Laden pour en faire le bras armé de son parti et qui, sorti de prison après la «révolution», s’en prendra à Ghannouchi qu’il trouve pas assez combatif pour imposer la chariâ, le menacera dans des discours guerriers lors des prières du vendredi et le narguera en squattant cette mosquée.
Et quand la police a voulu arrêter ce salafiste jihadiste, fondateur du groupe terroriste Ansar Charia, tout le monde se souvient aussi comment Ali Larayedh, ministre de l’Intérieur de la «troïka», avait ridiculisé la police nationale, qui encerclait la mosquée, en laissant le dangereux terroriste leur échapper, déguisé en femme et caché sous une burqa, avant d’être simplement exfiltré vers la Libye avec l’aide d’agents chargés par cette triste besogne.
Et malgré les bus et les voitures de l’Etat (des mairies, des ministères…) mises à disposition pour ramasser et inciter les «manifestants» racolés dans les rues et les quartiers pauvres pour manifester, en ce 11 mars, au Bardo, avec la promesse d’un sandwich, de biscuits et d’un billet de banque… ils ont fait un flop comme d’habitude, car malgré leurs «Allahou Akbar» sonores et hypocrites et leurs prières de rue provocatrices; et malgré tout l’argent et les médias du Golfe pour les soutenir, tout le monde a vu que tout ça était artificiel. C’était même ridicule, pathétique et grotesque.
Bref, en comparaison, sur l’avenue Habib Bourguiba, la grande manifestation, le jour de la fête de la femme émancipée et libre, avait mobilisé des jeunes et moins jeunes, parfois en famille, était bon enfant, festive, décidée, avec des citoyens qui ont des convictions et qui n’ont pas besoin de faire du cirque avec leur religion par des prières inappropriées dans la rue ni de porter leur religion en sautoir de façon ostentatoire, puisque musulmans, ils le sont.
Maintenant les choses sont claires et ce que certains répétaient s’avère évident : nous sommes face à un choix de civilisation : l’islam modéré malékite, soufi et ancestral des Tunisiens face à l’islamisme et au wahhabisme qui le fonde, qui veut replonger le pays dans l’obscurantisme.
Si les politologiques ne comprennent pas quelle est la réelle volonté du peuple, c’est qu’ils sont abrutis.
Articles du même auteur dans Kapitalis :
La mairie de Tunis dirigée par une islamiste: Caïd Essebsi trahit Bourguiba
Donnez votre avis