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Ennahdha veut empêcher Chahed d’être candidat à la présidence

Rached Ghannouchi/Youssef Chahed.

Une nouvelle fois, le mouvement islamiste Ennahdha a appelé le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et ses ministres à ne pas se présenter aux élections de 2019.

Cet appel a été lancé cette fois-ci par Abdelkarim Harouni, président du conseil de la choura du mouvement islamiste, dans une déclaration aux médias, dimanche 26 août 2018. Il a indiqué que si M. Chahed souhaite présenter sa candidature aux prochaines élections, il devrait démissionner de son poste à la Kasbah.

«Nous sommes d’accord avec l’idée que Youssef Chahed reste à la tête de ce gouvernement. Nous voulons tout de même être sûrs que ce gouvernement va se concentrer sur ses missions, notamment la gestion de la crise économique et sociale et la lutte contre la corruption. Si le chef du gouvernement est prêt à travailler sur ces problèmes, nous lui apporterons notre soutien, mais s’il compte se présenter aux prochaines élections, il serait alors préférable qu’il démissionne», a-t-il déclaré.

Interrogé si le mouvement islamiste compte présenter un candidat aux élections présidentielles de 2019, le président du conseil de la choura a indiqué qu’Ennahdha va présenter son propre candidat qu’il n’a toujours pas choisi, faisant ainsi durer le suspense. Mais il n’est pas difficile de deviner que le candidat en question n’est autre que Rached Ghannouchi, président du mouvement, qui multiplie les signes d’impatience de succéder, en 2019, à son copain et coquin et allié pour la vie, le président de la république Béji Caïd Essebsi. C’est pour atteindre ce but qu’il est devenu impératif pour lui de barrer la route à Youssef Chahed, donné par les sondages en tête des personnalités les plus populaires en Tunisie. Ce qui explique l’insistance d’Ennahdha pour que ce dernier choisisse entre rester au gouvernement et se mettre en lice pour la présidentielle de 2019.

Concernant la position d’Ennahdha sur la proposition de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) sur l’égalité successorale, M. Harouni a indiqué que celle-ci est contraire aux préceptes de l’islam et de la charia, la loi islamique.

On ne peut plus être plus clair: avec Ennahdha, la religion n’est jamais très loin, car elle est au cœur même de son projet politique et de sa stratégie de prise du pouvoir.

E. B. A.

Ennahdha appelle Chahed à ne pas se présenter aux présidentielles 2019

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