Youssef Chahed/Sami Tahri.
Selon Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l’UGTT, la décision du chef du gouvernement, Youssef Chahed, de limoger plusieurs hauts cadres responsables du ministère de l’Energie est une manœuvre pour… détruire ce département. Pas moins !
Dans une déclaration aux médias aujourd’hui, samedi 1er septembre 2018, le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a estimé que le locataire de la Kasbah a mené une campagne contre la corruption plutôt sélective, en limogeant Khaled Kaddour, ancien ministre de l’Energie, Hachem Hmidi, secrétaire d’Etat chargé des mines, Hédi Hrichi, directeur général des hydrocarbures, Moncef Mattoussi, Pdg de l’Etap, et le directeur général chargé des affaires juridiques au département de l’Energie.
M. Tahri a, par ailleurs, exprimé son étonnement face à la façon avec laquelle la décision de limogeage de ces hauts cadres responsables a été annoncée, ajoutant : «Pourquoi maintenant? Pourquoi a-t-elle été annoncée ainsi?», s’est-il interrogé.
Le responsable syndicaliste a, par ailleurs, appelé le chef du gouvernement à ouvrir une enquête à l’encontre des ministres et des secrétaires d’Etat ayant travaillé au ministère de l’Energie depuis 2009, l’année à laquelle l’entreprise a entamé illégalement l’exploration du pétrole au large de Monastir, et jusqu’à ce jour.
De son côté, Noureddine Taboubi, secrétaire général de la centrale syndicale, a indiqué que Youssef Chahed a le droit de limoger un membre de son gouvernement et l’UGTT ne peut que lui apporter le soutien nécessaire dans sa guerre contre la corruption, à condition que cette guerre ne soit pas sélective et soit sérieuse.
«Je suis tout de même surpris qu’il ait décidé de dissoudre un ministère après avoir limogé un ministre. Nous avons appelé à ce qu’il y ait une fusion entre le ministère de l’Industrie et celui de l’Energie, mais ils nous ont dit non. J’ai demandé à l’ancien ministre de l’Energie et aux autres hauts cadres récemment limogés, de dévoiler la vérité sur cette affaire à l’opinion publique, et ce pour qu’il n’y ait aucune injustice envers personne», a-t-il déclaré.
Reste aussi à s’interroger sur les motivations de ces réserves des dirigeants de l’UGTT qui rejettent systématiquement toutes les décisions du gouvernement Chahed, dont ils exigent le départ, même quand ces décisions ont pour objectif d’enquêter sur des suspicions de corruption dans un secteur aussi important que celui de l’énergie.
Il va falloir que ces chers dirigeants syndicalistes sachent ce qu’ils veulent exactement : voir la corruption cesser dans le pays ou combattre le chef du gouvernement qui se donne pour mission prioritaire de la combattre. Car, on ne peut exiger la chose et son contraire…
A moins que M. Taboubi et ses troupes ont peur que cette guerre contre la corruption ne les atteigne et qu’elle porte aussi sur les formes de corruption, de népotisme et de passe-doit dont ils bénéficient eux-mêmes du fait de leur proximité avec certains cercles d’influence.
Auquel cas, nous demanderions au chef du gouvernement, pour que sa guerre contre la corruption ne soit pas un peu trop sélective, de lancer des enquêtes sur certaines pratiques pas très orthodoxes constatées au sein de la centrale syndicale.
E. B. A.
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