Youssef Chahed/Sami Tahri.
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ne participe pas à la conférence nationale sur le projet de la loi de Finance 2019, organisée par la présidence du gouvernement, et qui s’est ouverte aujourd’hui, vendredi 14 septembre 2018, au palais des congrès, à Tunis.
Ce boycott a été annoncé, ce matin, par Sami Tahri, secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, dans une déclaration à Mosaïque FM.
Selon le dirigeant syndicaliste, la centrale n’a pas eu assez de temps pour préparer les chiffres et les statistiques nécessaires pour prendre part aux discussions sur ce projet de loi, et ce en raison de l’envoi tardif de l’invitation.
Les dirigeants syndicalistes refusent également de prendre part à cette conférence nationale juste pour la forme ou pour l’image, a-t-il ajouté.
Au début de la semaine, l’UGTT avait demandé au gouvernement de lui envoyer le programme complet de cette conférence nationale mais aucune réponse ne lui a été parvenue, a encore indiqué Sami Tahri.
Reste que, tout en déplorant ce manque de réactivité du gouvernement, on est en droit de s’étonner des arguments présentés par le dirigeant syndical, car l’UGTT, qui négocie tout au long de l’année avec le gouvernement et avec l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), est censé disposer de tous les chiffres de l’activité économique du pays, qui plus est, actualisés.
En réalité, l’UGTT a tenu à marquer ses distances vis-à-vis d’un gouvernement qu’elle oeuvre, depuis plusieurs mois, à faire destituer, sachant aussi qu’elle promet déjà une rentrée très chaude avec des grèves dans certains secteurs clés, comme l’éducation ou le transport.
Ce sont là, on l’a compris, les vraies raisons de l’absence, ce matin, de Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT, à l’ouverture de la conférence nationale sur le projet de loi de finances 2019. Il estime, peut-être, dans sa mégalomanie, que sa présence donnerait une certaine légitimité au gouvernement Chahed.
E. B. A.
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