Ayman Ben Mohamed est la belle découverte du quart de finale aller de la Ligue des champions. Quelle audace et quel bagage technique ce joueur qui aura 23 ans le 8 décembre prochain !
Par Hassen Mzoughi
La victoire de l’Espérance sportive de Tunis devant l’Etoile sportive du Sahel (2-1), hier soir, samedi 15 septembre 2018, au stade de Radès, en quart de finale aller de la Ligue des champions africaine, est à l’origine la victoire de sa défense, compartiment pourtant décrié pour ses gaffes.
D’abord les deux buts œuvres de l’arrière central Chamseddine Dhaouadi (2’) et du latéral droit Samah Derbali (76’). Et si les deux arrières centraux Dhaouadi et Khalil Chammam se sont bien acquittés de leur tâche, les latéraux Samah Derbali et Ayman Ben Mohamed ont été très incisifs sur leurs couloirs respectifs.
Une assurance et un sens du jeu collectif
L’ESS n’a certes pas été dangereux en attaque, se contentant de subir le jeu et de procéder par des contres sporadiques et souvent sans conviction en seconde période, mais il faut dire aussi que l’EST a empêché son vis-à-vis de venir menacer sa zone, par un engagement et une solidarité remarquables en milieu de terrain.
Sans doute libérés, les «Sang et or» vont compter sur les montées de leur arrière droit Samah Derbali et sur Ayman Ben Mohamed pour percuter sur le côté opposé.
Milieu de terrain gauche reconverti en arrière latéral, Ayman Ben Mohamed est la belle découverte de ce match. Il était époustouflant en engagement, en volume technique et en précision. Il a été omniprésent pour couvrir sa zone et disponible lorsqu’il fallait mettre le turbo sur son côté gauche pour aller assurer le surnombre dans la zone étoilée, provoquer son vis-à-vis Rami Bedoui, qui n’est pas le premier venu, et qu’il a souvent contourné, et surtout réussir des incursions dangereuses dans les 16 mètres adverses.
Dans un match de cette importance et de cette intensité, cet arrière volant a montré et ce n’est pas peu, surtout pour un jeune comme lui, une assurance remarquable et un grand sens du jeu collectif par ses combinaisons avec les demis et les attaquants.
Une blessure l’a éloigné des stades pendant 7 mois
L’EST a sans doute visé juste lorsqu’elle a fait signer ce jeune en août 2016 pour une durée de 3 années.
Arrivé en provenance du club irlandais des Bohémians, Ayman Ben Mohamed a joué à l’University College Dublin (2e division irlandaise), puis à Longford Town avant de porter les couleurs du Bohémian Football Club (1ère division). C’est là-bas que l’Espérance est allée le chercher sur recommandation de Mokhtar Addani, un technicien tunisien exerçant à la South Dublin Football Academy.
Victime d’une rupture des ligaments du genou durant les entraînements en avril 2017, Ayman Ben Mohamed a du batailler pour revenir et arracher sa place après 7 longs mois d’indisponibilité. De retour en avril dernier contre le Stade Gabésien, match au cours duquel il a montré de très bonnes choses, il est revenu par la grande porte, la Ligue des champions. Ce retour au premier plan témoigne d’une formidable force de caractère chez ce jeunot né à Londres d’un père tunisien, Lotfi Ben Mohamed, et d’une mère irlandaise originaire de Palmerstown, une banlieue sud de Dublin où il a grandi avec sa famille et appris le football.
Appelé en mai 2016 en sélection A par Henry Kasperczak, il a fait partie du groupe qui a préparé les qualifications contre le Niger. Parions qu’il sera bientôt l’une des pièces maîtresse de l’équipe de Tunisie, malgré le niveau de la concurrence. Pour cela, il devra continuer à travailler, à progresser et à crever l’écran lors des matchs décisifs de son équipe comme il l’a fait hier soir, et avec quelle maestria !
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