Myriam Belkadhi/Béji Caïd Essebsi.
Le président de la république, Béji Caïd Essebsi, donnera, au début de la semaine prochaine, un entretien télévisé en direct à la chaîne privée El-Hiwar Ettounsi, et répondra aux questions de notre consœur Myriam Belkadhi.
Selon le journal en langue arabe « Le Maghreb » aujourd’hui, jeudi 20 septembre 2018, le chef de l’Etat évoquera la situation économique, sociale et politique en Tunisie, son appréciation du bilan du gouvernement d’union nationale conduit par Youssef Chahed, et la crise sévissant au sein du parti Nidaa Tounes, qu’il a fondé en 2012, qui l’a porté au Palais de Carthage et qui est actuellement conduit, plutôt très mal, par son fils Hafedh Caïd Essebsi.
La date exacte de la diffusion de cet entretien n’a cependant pas encore été annoncée ni par la chaîne de Sami Fehri et ni par la présidence de la république.
Reste à savoir pour quelles raisons M. Caïd Essebsi a-t-il choisi de parler, cette fois, aux Tunisiens, via la chaîne El-Hiwar Ettounsi, sachant que son précédent entretien, donné à Nessma TV, avait été très critiqué, la chaîne de Nabil Karoui étant réputée pour le non-paiement de ses impôts et pour les campagnes de dénigrement qu’elle mène continuellement contre le gouvernement Chahed.
Pourquoi M. Caïd Essebsi n’a-t-il pas opté pour la chaîne publique Al-Wataniya 1 ? Ce qui aurait été plus dans l’ordre des choses et fait taire beaucoup de mauvaises langues.
Le timing de cet entretien soulève aussi de nombreuses questions. Il intervient à l’orée d’une nouvelle année politique qui sera clôturée par des élections législatives et présidentielles. Sera-t-il candidat à sa propre succession ? Va-t-il aussi évoquer ses relations plutôt tendues avec Youssef Chahed dont il semble déterminé à obtenir le départ ? Va-t-il annoncer qu’il aura recours à l’article 99 de la nouvelle Constitution pour essayer d’obtenir le retrait de la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) au chef du gouvernement? Auquel cas, il devrait bien calculer son coup, car, à vouloir faire ce cadeau à son fils, il risque d’essuyer un nouveau camouflet, car plusieurs blocs parlementaires, notamment celui du parti islamiste Ennahdha, qui le considèrent déjà comme un homme du passé et du passif, se feront un plaisir de le renvoyer terminer sa sieste.
On serait aussi curieux, également, d’entendre ce que M. Caïd Essebsi pense de la crise de Nidaa Tounes que son fils a déjà presque déjà mis à terre…
E. B. A.
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