La catastrophe naturelle que vit depuis hier, samedi 22 septembre 2018, la région de Nabeul, à cause des fortes précipitations et des inondations qui ont suivi requiert une révision radicale de la planification urbaine et du développement urbain en Tunisie.
Par Sahbi Gorgi *
Quelque 200mm de pluies sont tombées en quelques heures, dans la région de Nabeul… Cela dépasse largement le grand danger de pluies diluviennes qui commence à une intensité de 120mm/24h. C’est bien plus que la pluviométrie de mousson dans les pays équatoriaux.
Une réelle catastrophe naturelle
Les conséquences observées: des inondations, également dans des zones qui sont rarement inondées, en particulier à proximité des cours d’eau, des crues extrêmes des ruisseaux, torrents et fossés normalement secs, même dans des régions normalement peu dangereuses; des débordements des réseaux d’assainissement, des canalisations et des ouvrages de protection contre les crues; l’inondation des passages et parkings souterrains ainsi que des caves ; de fortes perturbations de la circulation routière et ferroviaire ; et, last but not least, des risques élevés de glissements de terrain et de laves torrentielles.
On peut dire que Nabeul a subi une réelle catastrophe naturelle. Celle-ci est imputable, entre autres parties concernées, aux services météorologiques, les premiers à condamner pour n’avoir pas informé à temps les autorités et la population de la catastrophe imminente alors qu’ils sont censés disposer de l’information; ainsi que les services d’assainissement pour le manque d’entretien et un laxisme qui dure depuis des années.
Repenser la planification urbaine et le développement urbain
Par conséquent, notre vision de la planification urbaine et du développement urbain devrait être repensée de manière à prévenir ce type de catastrophe ou du moins le circonscrire, afin de permettre un écoulement plus naturel ou une intervention rapide et efficace.
Une cartographie précise des zones inondables devra ainsi être établie et la population concernée par les inondations devrait être informée par avance et même formée des dangers et des précautions à prendre en cas d’urgence météorologique.
Un re-calibrage répétitif du réseau ne servirait à rien et serait inutilement onéreux, sachant qu’une infrastructure standard est conçue pour gérer le quotidien et ne pourra jamais répondre aux phénomènes d’exception.
* Architecte urbaniste.
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