Tony Cabaça/Taha Yassine Khenissi.
L’adversaire de l’Espérance sportive de Tunis (EST) en demi-finale de la Ligue des champions africaine n’est pas celui qui était prévu, le Congolais le TP Mazembe, mais l’Angolais Primeiro de Agosto. Une équipe qui s’est révélée redoutable…
Par Hassen Mzoughi
Le Tout Puissant Mazembe, qui se présentait comme un gros morceau sur la route des Tunisiens en demi finale, a, en effet, été éliminé en quart de finale par Primeiro de Agosto que les «Sang et or» vont affronter le 2 octobre 2018 (aller à Luanda) et le 23 octobre à Radès, pour accéder à une éventuelle 7e finale en Ligue des champions. Dans la seconde demi-finale, Ahly du Caire (9 titres) croisera l’Entente de Sétif (2 titres).
Derrière Ahly, l’EST fait désormais figure de favori de la compétition avec un effectif solide s’appuyant sur une défense de plus en plus équilibrée avec Rami Jeridi dans les buts, un duo central désormais rompu aux chocs, Khalil Chammam et Chamseddine Dhaouadi, deux arrières latéraux, Samah Derbali et Aymen Ben Mohamed, sur un gros milieu de terrain (Anice Badri, Fousseny Coulibaly, Frank Kom, Ghailene Chaalali) et disposant d’arguments offensifs de poids (Youcef Belaïli, Bilel Mejri, Taha Yassine Khenissi et Haythem Jouini).
Le match retour à domicile n’est pas un avantage décisif
L’EST devra toutefois méditer la leçon du TP Mazembe, victime du Primeiro de Agosto alors que le club congolais, détenteurs de 5 titres de Ligue des champions, était donné largement favori.
Les «Sang et or» disputeront la demi-finale retour devant leur public. Mais l’expérience l’a prouvé : jouer à domicile ne donne pas un avantage décisif. On en a une preuve toute récente et significative avec l’élimination de l’EST à Radès au premier tour retour de la Coupe arabe des clubs champions face à Ittihad Alexandrie.
Rappelons-nous aussi les nombreux faux pas devant Al Ahly à Radès dont les deux récents en août dernier (phase de groupe) et en septembre 2017 (quart de finale).
Une équipe redoutable en déplacement.
On en a pour preuve surtout la grosse surprise des quarts de finale avec l’élimination, chez lui, de TP Mazembe face à Primeiro de Agosto. Après un match nul (0-0) à l’aller à Luanda, les Angolais vont écarter les Congolais en match retour grâce au but marqué à l’extérieur (1-1).
L’Espérance, double champion d’Afrique en 1994 et 2011, se frottera à cette surprenante formation qu’elle avait déjà rencontrée à deux reprises par le passé, en 1998 en finale de l’ancienne Coupe des coupes (3-1/1-1) et en avril 2013, au premier tour de la Ligue des champions (1-0 / 1-0).
Primeiro : aucun match perdu à domicile, 2 défaites en 7 matchs à l’extérieur
Si Primeiro de Agosto n’affiche aucun palmarès, il n’est pas en demi-finale par hasard. Le club angolais a signé un parcours qui prouve ses capacités en Ligue des champions. En 12 matches depuis les préliminaires, il n’a perdu que deux et n’a jamais été battu à domicile. C’est dans le tournoi de groupe que les Angolais ont montré leurs capacités à défier les meilleurs. À Luanda, ils ont commencé par tenir tête à l’Etoile sportive du Sahel (1-1), menant depuis la 43e jusqu’à l’égalisation de Ammar Jemal à la 66e. Au retour à Sousse, Primeiro a ouvert la marque depuis la 11e minute avant que les Tunisiens n’égalisent sur le fil (86e) par Amine Chermiti.
Finalement, à la faveur de ses succès sur Mbabane Swallows (2 fois) et Zesco (à Luanda), le champion angolais terminait second de la poule derrière l’Etoile, ce qui lui valut d’affronter le TP Mazembe en quart.
On notera que le futur adversaire de l’EST a presque toujours fait la différence hors de ses bases. Avec un moral de fer que lui ont forgé ses résultats dans la compétition. Avec aussi un super gardien, Tony Cabaça. À à lui seul il a éliminé le TP Mazembe. Impérial dans ses buts lors du match aller (0-0), Cabaça a écœuré les attaquants de Mazembe en effectuant 10 arrêts dans la rencontre. Et, cerise sur le gâteau, il a stoppé deux penaltys.
Le gardien Tony Cabaça est un véritable mur.
Le moral est au zénith avec, par ailleurs, un troisième titre national consécutif remporté le 2 septembre dernier (le 12e de son histoire longue de 40 ans), grâce à une défense de fer (1 seule défaite en 28 matchs, 8 buts encaissés). C’est dire que c’est un client sérieux.
L’Espérance doit garder les pieds sur terre
L’Espérance a fait du chemin en cette Ligue des champions 2018, malgré les contraintes et les handicaps. Elle est qualifiée en demi-finale, après 5 ans d’absence à cet avant-dernier tour de l’épreuve continentale. L’année dernière elle avait été sortie en quart de finale par Al Ahly à Radès même. Les échecs répétés depuis 2014 (année de sa dernière demi-finale) sont la conséquence d’un excès de confiance, plus que des flops techniques ou tactiques.
Khaled Ben Yahia a raison de répéter que tous les matches sont compliqués. C’est justement pour que ses joueurs ne perdent jamais de vue l’importance de respecter chaque adversaire mais aussi de jouer franchement le jeu, avec humilité et sans aucune prétention. En ayant en tête les leçons de TP Mazembe et du tenant du tire, le Wydad Casablanca, qui, lui aussi, a échoué à domicile en quart face à l’Entente de Sétif.
Ligue des champions : L’Espérance en demi-finale grâce à sa défense
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