Mohamed Kamel Khemiri.
Le procès du Tunisien Mohamed Kamel Khemiri, arrêté en 2016 en Italie, pour suspicion de lien avec le terrorisme, a été rouvert hier, mardi 25 septembre 2018, au tribunal de Naples. Le prévenu a été démasqué grâce au témoignage du chef mafieux du clan Casalesi.
Ce dernier (S. O.) s’est vu commander, par Mohamed Kamel Khemiri (43 ans), résideat en Italie depuis une dizaine d’années, 5 kalachnikovs et une voiture de luxe. S’inquiétant de l’usage que ce dernier pourrait faire de ces armes de guerre, il lui a alors donné rendez-vous dans un bar à Naples et a enregistré leurs discussions à l’insu du Tunisien, qui a clairement parlé de terrorisme.
Le chef mafieux repenti a alerté la police qui a ouvert une enquête pour se rendre compte que Khemiri communiquait via les réseaux sociaux avec des Tunisiens et des Algériens et leur proposait de le rejoindre en Italie pour les embrigader et les envoyer au jihad dans les zones de conflits. Selon la justice italienne, il utilisait de faux contrats de travail pour faciliter leur venue «légal» en Italie.
Mohamed Kamel Khemiri est également accusé d’être à la tête d’un réseau de passeurs, opérant entre le Maghreb et l’Italie, qui a prêté allégeance à l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech).
Notons que le procureur a décidé d’annuler toutes les poursuites contre S. O., le chef du clan Casalesi, spécialisé dans l’extorsion de fonds, le blanchiment d’argent et le trafic d’armes et de drogues.
Notons que 2 autres Tunisiens, Mohamed Khammari (57 ans) et Badreddine Aifia (27 ans), liés à cette affaire, n’ont pas encore comparu devant le juge.
D’autres prévenus : Mohammed Kamrul Shek et un dénommé Ali du Bangladesh ainsi qu’un Marocain, Mohammed Charraki, sont également, en détention depuis 2 ans, pour avoir aidé Khemiri à recruter des apprentis jihadistes.
Y. N.
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