Ajmi Lourimi, député du mouvement islamiste Ennahdha, a appelé le président de la république, Béji Caïd Essebsi, à accorder la grâce présidentielle à Borhen Bsaies, dirigeant de Nidaa Tounes, condamné à 2 ans de prison ferme pour… corruption.
Cet appel pour le moins surprenant a été lancé aujourd’hui, mercredi 3 octobre 2018, au lendemain de la condamnation en appel du chargé des affaires politiques de Nidaa Tounes et ancien journaliste chroniqueur de Nessma TV, à 2 ans de prison ferme et l’exécution de cette sentence.
Le dirigeant islamiste a indiqué, dans un statut publié sur son compte Facebook, qu’il aurait souhaité que Borhen Bsaies soit laissé libre.
«J’espère que le président de la république lui accordera une grâce présidentielle le plus tôt possible et qu’il rassurera sa femme et ses enfants. Il y a ceux qui paient une facture qui ne correspond pas au contexte politique du pays», a-t-il écrit.
Tant qu’il y est, pourquoi M. Lourimi ne demande-t-il pas que l’on classe toutes les affaires de corruption en cours, y compris celle relative à l’ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, le gendre du président du parti islamiste Ennahdha ? Et pourquoi ne pas relâcher Chafik Jarraya, Imed Trabelsi et tous autres figures nationales de la corruption ? Et pourquoi, cher député, ne proposez-vous pas un projet de loi pour supprimer totalement le délit de corruption de la législation tunisienne ? Ainsi, tous vos amis, corrompus, contrebandiers, blanchisseurs d’argent et financiers du terrorisme resteront toujours libres…
Ainsi, on ne serait pas obligé de déranger le président de la république pour solliciter sa grâce présidentielle pour les copains et les coquins!
E. B. A.
La condamnation de Bsaies annonce-t-elle la fin de l’impunité ?
Donnez votre avis