Tunis abrite, les 18 et 19 octobre 2018, à l’hôtel Movenpick le premier colloque international sur le thème : «L’économie sociale et solidaire (ESS) en Tunisie : le temps de l’action».
Ce colloque, organisé par l’Association Entreprendre au Maghreb et le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, en partenariat avec le Luxembourg, jettera des regards croisés sur l’ESS : pourquoi est-elle d’actualité ? et pourquoi en débattre aujourd’hui à Tunis ?
Actuellement, il apparaît que nos pays respectifs sont secoués par des crises qui mettent en péril la stabilité des institutions et minent voire menacent même le développement. Sans doute, ces crises sont-elles, sur les deux rives de la Méditerranée, de différentes natures, de différentes ampleurs mais elles ont un point commun : elles laissent sur le bord de la route un trop grand nombre de personnes. Certaines zones sont oubliées : périphérie des grandes métropoles, régions rurales éloignées de tout, enclaves de pauvreté… Ainsi, favoriser le développement de tous les territoires devient un impératif politique.
C’est ainsi que l’ESS, se caractérisant par une vision d’utilité sociale plus que par la quête d’un gain à court terme, souhaite rassembler des acteurs autour de valeurs de démocratie et de solidarité. Ces pratiques ne sont pas récentes. En effet, les coopératives, les fondations sont dans certains pays des institutions puissantes et anciennes.
En revanche, la nouveauté réside dans a volonté politique de favoriser ces modes de développement. De ce fait, les autorités tunisiennes sont sur le point d’adopter un ensemble de mesures destinées à favoriser les initiatives de l’ESS dans le cadre d’une stratégie nationale en cours de concrétisation.
C’est à cela que Faouzi Ben Abderrahmane, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle s’est attelé depuis sa prise de fonction en 2016. Il a déclaré à ce propos que «l’ESS est le troisième pilier de l’économie avec les secteurs publics et privés. Une économie qui met l’individu avant le capital et obéit à quelques règles simples dont la participation volontaire et le fonctionnement démocratique et indépendant. Le projet de loi du gouvernement est au stade des discussions finales et passera devant le conseil des ministres dans les prochaines semaines. Un projet qui a été établi d’une manière participative et inclusive».
Dès lors, nous faisons face à des questions partagées : quelles priorités? Quels leviers? Quelles actions?
Ce colloque n’a pas pour ambition de répondre à toutes les questions. Il a pour but de contribuer à l’échange, à l’expression des besoins et à la promotion des initiatives en cours. Il vise également à cerner les obstacles et les difficultés auxquels se heurtent la société civile et les bonnes volontés.
Toutes ces raisons légitiment l’organisation de ce colloque qui regroupe quelques problématiques inhérentes à l’ESS, déjà identifiées et mises en œuvre par d’autres pays comme le Luxembourg, un pays précurseur à l’échelle européenne qui a réservé une place prépondérante à l’ESS dans les politiques publiques grâce à un dispositif incitatif nécessaire à la promotion de l’ESS, et la France, qui a entrepris une politique législative et économique en faveur de l’ESS qui représente désormais 10% de son PIB.
L’Association Entreprendre au Maghreb ambitionne à travers cette initiative d’impulser une nouvelle dynamique grâce à un échange d’expériences et un regard croisé autour de thématiques ciblant le rôle des femmes et de la jeunesse dans la valorisation de l’économie sociale et solidaire, la question de l’accès aux soins pour tous et la création d’une mutuelle d’assurance maladie sociale et solidaire pour les femmes, et la mise en œuvre des outils du digital dans l’organisation et la promotion de l’ESS.
Source : communiqué.
Donnez votre avis