L’un des concerts phare de l’Octobre musical est celui du duo bulgare Pavel Slatarov (violon) et Victoria Vassilenko (piano). Retour sur cette soirée qui, à la lumière des discussions avec les inconditionnels de cette manifestation, fut éblouissante.
Par Hamma Hanachi
C’est la première fois que Slatarov et Vassilenko se produisent ensemble en Tunisie, le violoniste avait participé, il y a quelques années, à un concert avec le quintette Helios.
Le portrait de celui-ci est difficile à brosser, encore moins à cerner tant sa carrière est dense et riche, disons pour simplifier qu’il est parmi les plus brillants représentants de l’Ecole de Bulgarie. Premier violon de la Philharmonie de Sofia, soliste et chambriste, il a été invité sur les grandes scènes du monde (Japon, Mexique, Turquie, Italie…). Il est lauréat de plusieurs prix nationaux et internationaux.
Quant à la pianiste, elle a à peine 25 ans et un parcours long et prestigieux. Lauréate également de nombreux prix (Premier prix du Concours Chopin, etc.), elle a enregistré des CD de musique de chambre (Brahms, Piazzola) et se produit pour la première fois sur une scène tunisienne. Elle s’est dite «ravie» de jouer devant le public de l’Acropolium de Carthage.
Une assurance étonnante
Au programme de ce duo de haute facture : une sonate pour pour piano et violon peu connue de W. A. Mozart; D. Nenov; P. Vladiguerov et J. Brahms (une sonate en vivace, adagio et allegro).
Rayonnante, fraîche, en tenue de scène noire, lui en noir vêtu aussi, respire la modestie. Une révérence puis ils s’attaquent aux trois mouvements de Mozart avec une assurance étonnante, la clarté ouverte des mouvements rapides fait pendant à la douceur ombrée des mouvements lents, de la gaieté, de la fraîcheur et des notes vives et pétaradantes.
Pavel Slatarov.
Le duo nous plonge dans le climat bulgare, deux compositeurs bulgares, deux d’entre eux sont au menu : D. Nenov (1901-1953) et P. Vladiguerov (1899-1978). Du premier, Vassilenko a choisi ‘‘Trois miniatures pour piano’’ qu’elle interprète tout feu tout flamme avec une dextérité époustouflante. De Vladiguerov, le public a assisté à une prestation de haut vol : ‘‘Chanson pour violon et piano’’ est une pièce à la fois entraînante et romantique, un départ en feu, des touches juvéniles au piano et un violon qui chante en menant la danse.
Un échange fraternel
Johannes Brahms clôt la soirée, ‘‘Sonate pour violon et piano’’ ( N° 1, op.78), est une merveille, romantique à souhait, mélancolique. Zlatarov enlace son violon et montre une maîtrise rigoureuse de son sujet, qui est d’un lyrisme poétique. Quant à Vassilenko, elle semble se ressourcer dans les violons de son compère dans un échange fraternel.
«Le public est ému, les mots sont élogieux», la pianiste qui nous posait la question est rassurée. Nous aussi.
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