Statue d’Ahmed Chawki à la Villa Borghese à Rome (Italie).
Ce poème d’Ahmed Chawki (1868-1932), le prince des poètes, est dédié à la ville libanaise de Zahlé où il venait passer l’été. La traduction est celle de l’universitaire tunisien Jalel Gharbi. Le poème fut chanté par les grandes voix du monde arabe, tels Mohamed Abdelwaheb, Fayrouz ou la libanaise Nour El Houda dont nous reproduisons l’interprétation ci-dessous.
Ému, ô riveraine de la rivière, j’ai revu à ton souvenir comme des rêves
Je me suis représenté ton amour dans ma mémoire et dans mon songe car les souvenirs sont l’écho volubile des années
Je suis passé par les jardins de la colline verdoyante où j’avais l’habitude de te voir
Des visages et des regards m’ont souri j’ai alors retrouvé dans leur souffle ton sourire
Je ne savais ce qu’était la vraie étreinte jusqu’au jour où, tendrement, mon bras t’a enlacée
Les formes de ton corps ondoyèrent sous ma main et tes joues s’en enflammèrent
Je suis alors entré dans deux nuits : ta chevelure et le soir qui descendait et j’ai embrassé comme un clair matin ta bouche
Les paroles se sont tues et mes yeux se sont dans le langage de l’amour adressés aux tiens
Ni la veille ni le lendemain ne faisaient plus partie du temps qui n’était plus tout entier que l’instant de ta confiance.
يا جارة الوادي
أحمد شوقي
يا جارة الوادي طربت و عادني ما يشبه الأحلام من ذكراك
مثلت في الذكرى هواك و في الكرى و الذكريات صدى السنين الحاك
و لقد مررت على الرياض بربوة غناء كنت حيالها ألقاك
ضحكت إلي وجوهها و عيونها و وجدت في أنفاسها رياك
لم أدري ما طيب العناق على الهوى حتى ترفق ساعدي فطواك
و تأودت أعطاف بانك في يدي و أحمر من خفريهما خداك
و دخلت في ليلين فرعك و الدجى و لثمت كالصبح المنور فاك
و تعطلت لغة الكلام و خاطبت عيني في لغة الهوى عيناك
لا أمس من عمر الزمان و لا غد جمع الزمان فكان يوم رضاك
Alexandra Nicholas Badran dite Nour El Houda est une chanteuse libanaise. Elle a enregistré plus de cent chansons et joué dans plus de trente films. Voici son interprétation de ‘‘Yé Jarata al Wédi’’ qui date de 1969.
Le poème du dimanche : ‘‘Le Prophète’’ d’Alexandre Pouchkine
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