Ce qui se passe à Dar Fadhal, à la Soukra, au nord-est de Tunis, dans le terrain des vestiges de l’aqueduc romain, ou plutôt de ce qui reste de leurs ruines, est très grave. Les habitants multiplient les alertes, mais les autorités publiques sont toujours aux abonnés absents.
Par Liliana Nefzaoui *
Depuis une année, les habitants de la résidence Elyes, observons impuissants l’invasion de ce terrain municipal par des gens qui construisent illégalement une sorte de favela, et qui ont déjà détruit une partie des ruines à coups de massue, pour s’y installer de façon tout à fait anarchique.
Même les balises installées par la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg) pour signaler le passage des conduits de gaz ont été éliminées, ce qui est très grave.
Les voisins de la résidence, et plus précisément, ceux qui habitons en face de cette favela, nous sommes témoins de cette absurdité et avons pris plein de photos et des vidéos qui ont été envoyées aux autorités : l’Institut national du patrimoine (INP), les municipalités de la Soukra et de la Goulette, la police de l’environnement… Mais, jusque-là, rien ne bouge.
Une favela pousse dans l’indifférence des autorités publiques.
L’INP est le seul intervenant qui nous a répondu, en envoyant des courriers aux deux municipalités précitées. Mais il n’a obtenu aucune réponse.
Apparemment aucune des deux municipalités ne veut assumer sa responsabilité, et chacune dit que la zone est sous la juridiction de l’autre. Kapitalis a , certes, porté ce problème à l’opinion publique, mais les autorités publiques, elles, sont toujours aux abonnés absents. C’est à croire que le sort des vestiges archéologiques ne les concerne pas, pas plus que le respect des lois et des règlements.
* Membre du comité ‘‘Voisines unies contre la favela’’ de la résidence Elyes.
Constructions illégales sur les aqueducs romains de la Soukra
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