Abdelkarim Laabidi au micro, aujourd’hui, lors de la conférence.
La justice a levé l’interdiction de voyage prononcée par la justice, en 2015, à l’encontre de l’ancien cadre sécuritaire Abdelkarim Laabidi, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Mohamed Brahmi, en 2013.
Le comité de défense d’Abdelkarim Laabidi, ancien chef de la brigade de protection des avions à l’aéroport international de Tunis-Carthage, a organisé aujourd’hui, mercredi 7 novembre 2018, une conférence de presse à Tunis, pour annoncer que la justice a récemment blanchi leur client, qui était accusé d’avoir caché un terroriste lié à l’assassinat du député de gauche Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013. Ce terroriste, selon le comité de défense, est le Franco-tunisien Boubaker El-Hakim, l’un des planificateurs de cet assassinat.
L’avocat Samir Ben Amor a précisé que le témoin ayant affirmé qu’Abdelkarim Laabidi a transporté dans sa voiture Boubaker El-Hakim n’est pas digne de foi. «Ce témoin a des antécédents judiciaires et on sait qu’il y avait une pression sur la justice. D’autant que le procès de mon client a été ouvert peu de temps après l’entrée de Beji Caïd Essebsi au palais de Carthage», a-t-il dit, en ajoutant qu’il s’agissait d’un procès politique et que procureur a failli à son devoir d’indépendance.
Abdelkarim Laabidi avait été incarcéré, en janvier 2015, puis libéré 3 mois après, la Cour d’appel de Tunis ayant jugé que sa détention légale était arrivée à terme. Il était resté à la disposition de la justice pour la suite de l’enquête.
Son comité de défense a aussi assuré, aujourd’hui, que les cadres sécuritaires qui avaient témoigné à l’époque pourraient être liés à des partis politiques.
«La mise en dépôt ordonnée contre mon client est un accord entre Béji Caïd Essebsi et le Front populaire. Rappelez vous : l’épouse de Brahmi avait rencontré le président de la république deux jours avant l’arrestation», a ajouté Samir Ben Amor, en assurant que Boubaker El-Hakim est lié aux services secrets français et que des preuves de ces liens sont à la disposition de la justice tunisienne.
Abdelkarim Laabidi est aussi accusé par plusieurs parties d’avoir été à la tête d’un appareil sécuritaire parallèle au service d’Ennahdha et d’avoir profité de son poste à l’aéroport international de Tunis-Carthage pour envoyer des jeunes au jihad dans les zones de conflits.
«Nous allons porter plainte contre Fatma Mseddi, députée de Nidaa Tounes, qui mène une campagne contre Abdelkarim Laabidi et contre les médias qui appuient les accusations de la députée. D’ailleurs, ce sont les mêmes médias qui avaient, à l’époque, soutenu les accusations mensongères contre mon client dans l’affaire Brahmi», a ajouté Me Ben Amor, appuyé par l’avocat Seifeddine Makhlouf, également membre du comité.
Y. N.
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