Fin du parcours laborieux de la formation de la 3e équipe gouvernementale de Youssef Chahed. Longue attente mais clarification nécessaire. La légitimité est à présent acquise: la majorité des députés ont avalisé les choix du Premier ministre.
Hormis la cinquantaine de députés de Nidaa Tounes, qui ont boycotté la séance plénière de l’ARP du lundi 12 novembre 2018 appelée à voter la confiance à la nouvelle équipe de M. Chahed, 160 représentants du peuple, sur les 217 que compte l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ont répondu présent – c’est-à-dire que près de 74% des élus du peuple se sont prononcés sur les 18 nouveaux ministres et secrétaires d’Etat nommés pour la dernière ligne droite du mandat du chef du gouvernement.
Après avoir pris la parole pour faire le bilan des deux années de direction des affaires du pays par Youssef Chahed et émis leurs avis sur les nouvelles nominations, très tard dans la soirée, les membres de l’ARP sont passés au vote au cas par cas. Sur l’ensemble de ces 18 tours de vote, en moyenne plus de 152 députés (soit plus de 95%) se sont exprimés à chaque fois: il y avait un maximum de 157 voix (dans le cas de Saïda Lounissi) et un minimum de 146 voix (pour Ahmed Gaâloul).
Les 18 nouveaux membres du gouvernement Chahed 3 ont obtenu une moyenne de 128 voix pour, soit 80% des votes des députés présents, avec un maximum de 132 pour (dans le cas, entre autres, du ministre du Transport Hichem Ben Ahmed) et un minimum de 115 (pour Ahmed Gaâloul, le secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Sports et de la Jeunesse).
L’abstention a été quasi-insignifiante, avec une moyenne de 2 voix à chaque fois: entre 0, pour six des 17 noms proposés, et le maximum de 8, dans le cas d’Ahmed Gaâloul.
Les votes contre ont été d’une moyenne d’un peu plus de 22 voix, soit 14%: avec une minimum de 19 voix, pour 3 des personnalités nommées par Youssef Chahed, et un maximum de 25 voix, pour 3 autres.
Le cas de René Trabelsi, qui a suscité tant d’«effervescence» parmi certains des représentants, mérite d’être détaillé. Le successeur de Selma Elloumi-Rekik au ministère du Tourisme et de l’Artisanat a réussi à obtenir 127 voix sur les 153 exprimées –c’est-à-dire un confortable 83%–, une abstention et 25 votes contre, soit un peu plus de 16%.
Passons donc, à présent, aux choses sérieuses… à celles de la reconstruction et du sauvetage du pays, à l’effort et à la discipline. Et, au bout du parcours, dans moins d’un an, les Tunisiens seront appelés aux urnes et auront l’occasion de juger sur pièces et de séparer le bon grain de l’ivraie… Le tri sera facile.
Marwan Chahla
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