Accueil » Le comité de défense Belaïd-Brahmi lance des accusations au Pôle judiciaire

Le comité de défense Belaïd-Brahmi lance des accusations au Pôle judiciaire

Selon le comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, assassinés par des extrémistes religieux en 2013, le ministère public près du pôle judiciaire antiterroriste tente de masquer la vérité sur cette affaire. 

Lors d’un séminaire organisé à Tunis, aujourd’hui, samedi 17 novembre 2018, les membres du comité de défense ont annoncé qu’ils continueront à faire des révélations à l’opinion publique jusqu’à ce que soit ouverte une sérieuse enquête judiciaire sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre.

Selon eux, le ministère de l’Intérieur et le ministère public près du pôle judiciaire antiterroriste ne sont pas sérieux dans le traitement de cette affaire.

«Le recours du ministère public du pôle à l’ouverture d’une enquête en se basant sur l’article 31 du code de procédure pénale est une erreur procédurale et une manipulation juridique. Ils cherchent à masquer la vérité et à empêcher le comité de défense de fournir plus de preuves», ont expliqué les membres du comité.

L’article 31 du code de procédure pénale stipule, en effet, que «le procureur de la république, en présence d’une plainte insuffisamment motivée ou insuffisamment justifiée, peut requérir du juge d’instruction qu’il soit provisoirement informé contre inconnu, et ce, jusqu’au moment où peuvent intervenir des inculpations ou, s’il y a lieu, de nouvelles réquisitions contre personne dénommée». Or, estiment les avocats membres du comité, ils ont donné à la justice suffisamment de données et de preuves pouvant justifier des inculpations en bonne et due forme.

Rappelons que le juge d’instruction chargé de cette affaire a constaté, il y quelques jours, l’existence d’une salle d’archives, fermée et cadenassée, au ministère de l’Intérieur, et qui contient des documents et des clés USB saisis chez l’ancien militaire proche d’Ennahdha, Mustapha Khedher, condamné à 8 ans de prison en 2014, et qui serait lié aux assassins de Belaid et Brahmi.

Le juge a mis la pièce sous scellés, avant de faire transférer les documents dans un autre endroit pour les besoins de l’enquête. Espérons qu’un bon usage sera fait de ces documents et que des preuves intéressantes seront trouvées dans les dossiers trouvés chez Khedher.

E. B. A.

Larayedh : Il n’y a pas «chambre noire» au ministère de l’Intérieur

Brahmi : Documents saisis dans une pièce au ministère de l’Intérieur

Un homme de l’ombre d’Ennahdha impliqué dans les affaires Belaid et Brahmi

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.