Le gouvernement tunisien prévoit d’accroître de 10% les revenus du secteur minier du pays en 2019, notamment grâce à la production de cinq millions de tonnes de phosphate, soit une hausse de 30% par rapport à 2018.
Par Marwan Chahla
C’est ce qu’a rapporté aujourd’hui, mercredi 21 novembre 2018, le site ‘‘Albawaba’’ qui a obtenu une copie d’un document détaillant les prévisions budgétaires de l’Etat tunisien pour l’année fiscale prochaine.
Selon cette source, également, le gouvernement compte investir 180 millions de dinars (MDT) dans le secteur des mines –y compris 140 MDT qui seront alloués à l’exploitation du phosphate– et à la production d’environ 300.000 tonnes de minerai de fer, outre la réalisation d’études sur le projet Tozeur-Nafta et des projets de Meknassi, gouvernorat de Sidi Bouzid, et d’Om Lakhchab, en vue d’augmenter la rentabilité de ces sites.
Vers la révision de l’actuel Code des mines
Le gouvernement veillera aussi à rétablir le rythme normal de la production du phosphate et commandera une étude stratégique de ce secteur vital de façon à garantir la pérennité de son activité et d’assurer son développement, d’ici 2030.
Parmi les priorités fixées par le gouvernement Chahed dans ce domaine, figure la reprise de la régularité habituelle du transport ferroviaire du minerai de phosphate, en développant encore plus les moyens de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), qui ne dispose actuellement que de cinq trains.
De plus, l’Etat tunisien prévoit de soumettre à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) un projet de révision de l’actuel Code minier, dont certaines dispositions ne sont pas conformes à l’Article 13 de la Constitution de 2014.
L’industrie tunisienne du phosphate, qui était en 2010 parmi les 5 premières mondiales, est confrontée, depuis la Révolution, à une sérieuse crise globale, notamment due aux troubles sociaux qu’ont les bassins miniers tunisiens et la montée de la production de ce minerai dans des pays comme le Maroc, le Brésil et l’Arabie saoudite, aussi bien que du fait de chute de la demande des engrais phosphatés, particulièrement en Inde.
Des investissements de l’ordre de 170 MDT
Selon les prévisions de l’Etat tunisien pour 2018, notre pays devrait produire 4 millions de tonnes de phosphate – contre 8 millions de tonnes, en 2010, et 3,9 millions de tonnes, en 2017, soit une très faible progression –, 270.000 tonnes de minerai de fer et 1,4 million de tonnes de chlorure de sodium, 30.000 tonnes de sulfate de sodium et 1 million de tonnes de gypse.
Une enveloppe d’investissements de l’ordre de 170 MDT sera également allouée pour le développement et la mise à niveau du secteur minier en général.
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