Moncef Khemakhem s’en est pris à Wadii Al-Jari, président de la Fédération tunisienne de football (FTF), lui reprochant sa partialité et sa négligence. Jusque-là discret, le président du Club sportif sfaxien (CSS), perd subitement ses nerfs au premier coup de frein de son équipe. Ce n’est pas un bon signe.
Intervenant hier, dimanche 25 novembre 2018, au cours de l’émission ‘‘Dimanche sport’’, sur la chaîne Wataniya 1, Moncef Khemakhem a notamment reproché au président de la FTF sa politique de deux poids deux mesures à l’encontre du CSS. «Je pense que mon club est visé et j’appelle le président de la FTF à assumer pleinement sa responsabilité», a-t-il lancé.
Il a notamment relevé que «Wadii Al-Jari n’hésite pas à voler au secours de l’Espérance sportive de Tunis ou du Club africain mais fait la sourde oreille à nos requêtes. Le CSS a demandé par écrit à désigner un autre arbitre pour diriger notre match contre le Stade Tunisien, à la place de Nasrallah Jaouadi qui nous a lésés la saison dernière devant ce même adversaire. Mais la FTF ne nous a pas écoutés». Il a ajouté que «cet arbitre a influé sur le résultat du match (0-0, Ndlr), même si on n’a pas été particulièrement très bons».
Le président du CSS a ironisé en appelant le président de la FTF à indiquer, dès le coup d’envoi de la saison, «quel classement le CSS devrait occuper pour rester tranquille».
Cela dit, Moncef Khemakhem évoque l’arbitrage parce que c’est un problème permanent. Mais il peut défendre son club, qui est, rappelons-le, en tête du classement de la Ligue 1, mais sans crier au complot. Chauffer les supporteurs, en parlant de colère imminente de la rue, risque d’aboutir à des dérapages. Le président du CSS ne le souhaiterait pas mais venant du premier responsable du club, les mots ont leur signification et leur impact.
Jusque-là, et tant que son équipe première alignait les succès, Moncef Khemakhem s’est montré discret mais, au premier coup de frein, on l’a vu subitement sur ses nerfs. Un nul en déplacement ce n’est pourtant pas un mauvais résultat, d’autant que le CSS a joué en-deçà de son niveau habituel, sans doute en raison de la fatigue et le manque de réussite de Firas Chaouat.
En football, il ne faut pas l’oublier, il n’y a pas la victoire permanente et un faux pas n’est jamais exclu.
Moncef Khemakhem n’a pas raison de craindre pour sa belle équipe. Normalement quand on est premier de la classe, cela suppose qu’on a des qualités. Mais recourir, comme il l’a fait, à la stratégie de la peur, dès le premier résultat jugé défavorable, il risque fort probablement de perturber la dynamique positive. Et de mettre inutilement la pression sur le groupe qui a besoin de sérénité pour couper avec l’instabilité des précédentes saisons.
H. M.
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