Bien que le service national soit obligatoire, en Tunisie, pour tous les citoyens (femmes et hommes), moins de 2% se présentent de leur propre gré, comme le stipule la loi, pour accomplir leur devoir national.
C’est ce qu’a indiqué le ministre de la Défense nationale, Abdelkrim Zbidi, lors de la plénière consacrée au projet de budget de son ministère pour l’année 2019, hier, mercredi 28 novembre 2018.
Le ministre assure que parmi les 2%, on compte ceux qui se présentent uniquement pour régulariser leur situation, tout sachant qu’ils sont inaptes pour le service militaire. Il n’en reste, au final et après examen médical, que 0,7%. Ce chiffre est étonnant, d’autant que les Tunisiens ne ratent pas une occasion pour faire l’éloge de l’armée et pour mettre en exergue son apport à la lutte contre le terrorisme, la contrebande et l’immigration clandestine, a fait observer le ministre.
M. Zbidi a rappelé que les affectations individuelles et la rafle (campagne sécuritaire pour mobiliser les jeunes en âge d’accomplir le service militaire) ont été abandonnées. «Car le service militaire n’est pas une punition mais un devoir sacré», a insisté le ministre, en précisant qu’un projet est en cours d’élaboration, pour faire appliquer l’article 9 de la constitution qui stipule que : «Tous Les citoyens ont le devoir sacré de préserver l’unité de la patrie, et de défendre l’intégrité de son territoire. Le service national est obligatoire pour tous les citoyens selon les dispositions et les conditions prévues par la loi».
Le ministre de la Défense a également précisé qu’une partie du budget est réservée aux martyrs et blessés de son département en rappelant que depuis 2011, 73 soldats ont été tués et 350 autres blessés, dont 30 amputés d’un ou plusieurs membres.
D’autre part, M. Zbidi a estimé que son département rencontre des problèmes d’approvisionnement en produits alimentaires pour les unités militaires, en déplorant que certaines casernes n’aient pas été ravitaillées en produits laitiers depuis plus de deux mois. Il a ajouté que la qualité de la nourriture des soldats doit être améliorée, ce qui nécessite l’augmentation du budget destiné à cet effet. Celui affecté à l’acquisition et à l’amélioration des équipements, notamment les gilets pare-balles et véhicules blindés, dans les zones militaires fermées, doit également être augmenté.
Le budget de 2019 pour le ministère de la Défense a été adopté avec 108 voix pour et 10 abstentions. Aucun député n’a voté contre.
Y. N.
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