Adel Bouhoula donnant ses cours à Tsukuba University.
Le professeur Adel Bouhoula est rentré du Japon, où il était l’invité de Tsukuba University, avec un projet de conférence internationale sur l’intelligence artificielle et la sécurité des systèmes critiques qui se tiendra en mars 2020 en Tunisie.
Cette conférence internationale portera sur le thème «Utilisation des techniques d’intelligence artificielle et des méthodes formelles pour plus de sûreté et de sécurité des systèmes critiques». Elle sera co-organisée par le laboratoire de recherche «Sécurité Numérique» de l’École supérieure des communications de Tunis de l’Université de Carthage et l’Université de Tsukuba au Japon, une des plus prestigieuses universités au Japon, comptant à son actif trois prix Nobel.
Cette conférence permettra de valoriser l’intelligence et la haute qualification des chercheurs tunisiens dans le domaine des technologies de l’information et de la communication et réunir le plus grand nombre de compétences internationales dans ce domaine de pointe, afin de faciliter une synergie fructueuse entre elles et inciter à l’innovation technologique.
La thématique de la conférence est d’actualité. En effet, le développement de systèmes critiques dont les défaillances peuvent avoir des conséquences désastreuses (par exemple les transactions bancaires, santé, aéronautique), nécessite l’utilisation de méthodes de conception fiables basées sur des approches formelles.
Les méthodes formelles sont des méthodes rigoureuses, basées sur la théorie. Elles permettent donc de raisonner sur les systèmes et de les analyser afin de démontrer leur validité par rapport à certaines propriétés.
D’autre part, les techniques traditionnelles de détection des attaques basées principalement sur des signatures ne sont plus adaptées pour faire face à l’immense quantité de données à traiter par les analystes sécurité et aux menaces de plus en plus complexes.
C’est la raison pour laquelle, l’utilisation des techniques de l’apprentissage profond/automatique «Deep/Machine» et le traitement de données massives «Big Data» permettent de lutter efficacement contre les cyber-attaques.
En effet, à partir des données (fichiers de logs, bases de données d’attaques connues…), les systèmes basés sur le Deep/Machine Learning nous permettent de comprendre et d’apprendre la manière dont les hackers pensent, et d’accélérer l’apprentissage quand il y a beaucoup de données ou trafic. Plus un système basé sur le Deep/Machine Learning reçoit de données, plus il apprend et plus il devient précis, et permet de distinguer efficacement une tentative d’attaques d’un trafic légitime. C’est ainsi qu’on devient en mesure de prévenir les nouvelles attaques tout en minimisant les «fausses alertes».
Une autre facette de la coopération entre Tsukuba University et le laboratoire de recherche «Sécurité Numérique» de l’Université de Carthage ce sont les stages qu’y effectuent régulièrement depuis quelques années des étudiants de la prestigieuse université japonaise. Dans ce cadre, un nouvel étudiant japonais de l’université de Tsukuba va effectuer un stage en 2019 au sein du laboratoire de recherche «Sécurité Numérique» de l’Université de Carthage, sous la direction du professeur Bouhoula sur le thème : «Utilisation des méthodes formelles pour la vérification de la configuration des équipements de sécurité».
Cette décision a été prise à l’issue d’un séjour scientifique du professeur Bouhoula à l’Université de Tsukuba au Japon en novembre 2018 durant lequel il a animé une conférence et a dispensé un cours intensif (sanctionné par un examen) autour de ses derniers travaux de recherche sur le thème de validation formelle des systèmes critiques et des protocoles de sécurité utilisés particulièrement dans le secteur bancaire.
La coopération entre le professeur Bouhoula et ses collègues japonais a démarré en 1996, suite à un séjour scientifique d’une année qu’il a effectué au centre international de recherche de Stanford (SRI International), en Californie, aux Etats-Unis. Durant ce séjour, il avait présenté ses travaux de recherches en présence des chercheurs japonais. Fort intéressés par ses travaux, ils l’ont recruté comme consultant dans le cadre d’un projet de recherche international dirigé par le Mitsubishi Research Institute (MRI) Tokyo et auquel étaient associés des chercheurs de quatre grands pays industrialisés (Japon, Etats-Unis, France et Allemagne), ayant pour but «le développement d’un environnement distribué pour supporter la création, le contrôle, la vérification et la maintenance des spécifications formelles».
La coopération avec l’Université de Tsukuba s’est intensifiée en 2007 et pris la forme d’un enseignement dispensé par le «Professeur invité» à l’Université de Tsukuba, l’encadrement des étudiants japonais de l’Université de Tsukuba par le professeur Bouhoula lors de stages en Tunisie (des étudiants japonais en master et en thèse de doctorat) dans le domaine de la validation formelle des systèmes critiques – dont les résultats de recherche des stages effectués en Tunisie ont été publiés dans des revues et des conférences scientifiques spécialisées et de renommée internationale – et l’organisation en Tunisie de plusieurs conférences avec l’Université de Tsukuba sur le thème de la «validation formelle des systèmes critiques», dont la dernière a été organisée à Gammarth en 2017 avec la participation d’éminent professeurs et chercheurs japonais, autrichiens, canadiens, belges, sud-coréens, allemands, indiens, français et tunisiens.
Source : communiqué.
Centre national d’informatique : Les dessous du limogeage de Adel Bouhoula
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