Les demandeurs d’emploi représentent 15,5 % de la population active.
Dans un post publié sur sa page Facebook, le juriste Chedly Mamoghli attire l’attention sur deux facteurs aggravant de la crise en Tunisie : le chômage élevé et structurel et la désindustrialisation en marche. Une analyse à valeur de sonnette d’alarme…
«Un pays avec un chômage de masse est un pays assis sur un volcan.
Si en France, il y a un chômage qui touche 9,1% de la population active, en Tunisie le chômage touche 15,5% de la population active durant le troisième trimestre 2018. Avec ce chômage de masse, touchant plus de 40% des diplômés du supérieur, le pays est assis sur un volcan qui peut entrer en éruption à n’importe quel moment et s’il entre en éruption, ça deviendra incontrôlable.
Depuis huit ans, les dépenses de fonctionnement ne cessent d’exploser (financement des salaires, des recrutements massifs dans la fonction publique et des hausses des salaires) au détriment des dépenses d’investissement seules susceptibles de créer de la richesse et de résorber ce chômage de masse. C’est le diktat imposé par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) aux gouvernements successifs depuis huit ans qui se sont couchés et se sont laissé faire comme des agneaux.
Chômage de masse. On ne produit rien. On ne crée aucune valeur ajoutée mais on augmente les salaires. Résultat: spirale inflationniste et donc prix qui ne cessent de flamber. Et en même temps, le gouvernement laisse mourir la filière laitière et asphyxie ce qui reste du tissu industriel (car le pays s’est fortement désindustrialisé depuis 2011), dernier en date la hausse du prix de l’électricité de 45% pour les PME industrielles alors que les entreprises publiques que massacre l’UGTT ne payent pas leurs factures (rien qu’envers la Société tunisienne d’électricité de gaz, Steg, la dette des entreprises publiques s’élève à 600 millions de dinars).
En même temps, le gouvernement encourage l’économie de rente en distribuant les franchises, source de gaspillage de devises, aux copains et aux copines.
On tue l’industrie qui crée des emplois, qui est susceptible de résorber le chômage et qui est une source majeure des rentrées en devises et on encourage les franchises et l’économie de rente qui ruine le pays.
Gouvernements successifs depuis 2011 et UGTT, vous êtes des criminels, vous nous conduisez vers le suicide collectif. Soyez maudits!»
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