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Sondage américain : Les Tunisiens et les Egyptiens broient du noir

Huit années après leurs soulèvements du ‘Printemps arabe’, les Tunisiens et les Egyptiens semblent profondément mécontents de la situation de leurs pays respectifs, selon une enquête de la Zogby Research Services (ZRS).

Par Marwan Chahla

Cette étude – menée en septembre dernier dans huit pays arabes, en Turquie et en Iran – révèle qu’une personne sondée sur cinq, en Tunisie et en Egypte, estime que son pays est «sur la bonne voie», alors que 69% des Tunisiens et 55% des Egyptiens interrogés par les agents de la ZRS déclarent que la Tunisie et l’Egypte s’enfoncent «dans la mauvaise direction.»

Sympathie et soutien pour les mouvements extrémistes

Interrogés s’ils estiment que leur situation s’est améliorée ou détériorée en comparaison avec ce qu’elle était il y a cinq ans, seuls 21% des Tunisiens et 20% des Egyptiens questionnés ont répondu que les choses vont mieux dans leurs pays, alors que 59% des Tunisiens et 64% des Egyptiens estiment que la situation a empiré en Tunisie et en Egypte. La ZRS rappelle que, dans une enquête précédente menée par ses soins en 2013, 94% des Tunisiens et 85% des Egyptiens sondés disaient qu’ils «avaient bon espoir que leurs pays allaient dans la bonne direction.»

Détail inquiétant que montre ce dernier sondage d’opinion de la ZRS: les enquêteurs ont noté l’existence d’une corrélation étroite entre les personnes interrogées en Tunisie et en Egypte qui déclarent que la situation dans leur pays s’est détériorée et la sympathie et le soutien que ces mêmes personnes mécontentes éprouvent envers les mouvements extrémistes…

Manque d’optimisme et absence de satisfaction

Ce manque d’optimisme et cette absence de satisfaction ainsi exprimés par les Tunisiens et les Egyptiens interrogés par la ZRS se traduisent également par un manque de confiance de ces personnes dans les institutions fondamentales des deux pays –l’armée, la police, la justice, les représentations de la religion, les médias et le parlement, par exemple.
Ainsi, seuls 33% des Tunisiens font confiance aux forces armées, 26% à la police, 41% à la justice, 15% à l’establishment religieux, 10% aux médias et 25% aux membres de l’Assemblée des représentants du peuple – pour ces mêmes institutions égyptiennes, les pourcentages sont de 41%, 37%, 39%, 50%, 28% et 27%…

Pour rappel, la Zogby Research Services est la section recherches et études de l’Arab-American Institute, basé à Washington, aux Etats-Unis, et présidé par James J. Zogby, citoyen américain d’origine libanaise.

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