À l’occasion du 5e anniversaire de la mort du comédien et humoriste Nasreddine Ben Mokhtar, un festival théâtral a été organisé à sa mémoire par la commune de Ben Arous, du 14 au 19 décembre 2018. Trop improvisé pour honorer vraiment la mémoire de l’artiste.
Par Kamel Eddine Ben Henia *
Plusieurs comédiens ont pris part à ce festival, dont c’est la 5e édition, organisée par l’association musicale et artistique Badr, la municipalité de Ben Arous et les Scouts tunisiens (section de Ben Arous), sous l’égide du ministère des Affaires culturelle.
Enfanté dans la douleur et avec les moyens du bord, l’événement est passé presque inaperçu, ignoré même par la presse.
Sans la persévérance de la présidente de la commission de la culture, des arts et de l’éducation de la mairie, du directeur du festival et de la directrice de la maison de la culture de Ben Arous, cet événement n’aurait même pas pu avoir lieu cette année. Alors que, quoi qu’on dise à propos de la notoriété de Nasreddine Ben Mokhtar, enfant de Ben Arous, la mémoire des hommes et des femmes importe, car l’histoire en est faite et le présent en est façonné.
La maison de la culture de Ben Arous a bousculé ses programmes pour programmer ce festival. Le financement municipal s’est limité à une simple contribution ayant permis de programmer la pièce théâtrale d’ouverture, alors que les organisateurs escomptaient, vainement, une participation plus effective, ne serait-ce que par la mise à leur disposition d’un véhicule municipal équipé de haut-parleur pour annoncer et promouvoir le festival et inciter les gens à venir nombreux pour assurer sa réussite. Malheureusement et faute de publicité, la présence du public fut timide.
Nasreddine Ben Mokhtar méritait sans doute beaucoup mieux. Car il fut l’un des premiers humoristes (avec Lamine Nahdi , Noureddine Ben Ayed et Mongi Ouni) à lancer la tendance du «one man show» dans les années 1980, à travers des spectacles souvent diffusés via des cassettes et qui restent gravés dans la mémoire de plusieurs générations de Tunisiens, comme ‘‘Al-Mizan’’ ou ‘‘Al-Ajla’’ ou encore ‘‘Bagla Liha’’, pour ne citer que les plus célèbres.
Ces œuvres théâtrales créaient l’événement, car l’humoriste y défiait le pouvoir politique, à sa manière et avec cet humour corrosif dont il avait le secret. Les organisateurs auraient pu s’en inspirer pour monter un spectacle racontant Nasreddine Ben Mokhtar et lui rendant un hommage posthume digne de sa mémoire.
* Retraité.
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