Le juge d’instruction de la chambre 12 près du pôle judiciaire antiterroriste, en charge des affaires d’assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, a retenu l’accusation d’homicide volontaire contre Mustapha Khedher.
C’est ce qu’a indiqué Me Imène Gzara, membre du comité de défense des martyrs Belaïd et Brahmi, lors d’une conférence de presse, ce jeudi 10 janvier 2019, en précisant que des documents saisis par le juge d’instruction ont révélé des liens entre cet ancien militaire proche d’Ennahdha et plusieurs extrémistes religieux, notamment le terroriste Aboubaker El-Hakim, impliqué dans l’assassinat de Mohamed Brahmi, tué plus tard en Syrie. Ou encore le takfiriste Ameur Belazi, qui a purgé une peine de 3 ans de prison pour son implication dans l’affaire de la voiture piégée de la Goulette, en 2013.
Ce dernier est aussi accusé de lien avec les 2 assassinats politiques : il a, selon Me Snoussi, avoué avoir été chargé de faire disparaître les armes des crimes, mais n’a jamais été entendu par l’actuel procureur général de la république Bechir Akremi, alors en charge de ces affaires.
Le comité de défense de Belaïd et Brahmi appelle la justice a convoquer Ghannouchi et Daghsni.
Me Graza a ajouté que des documents saisis, dans ce que le comité appelle «Chambre noire», ont révélé que Mustapha Khedher avait contacté le ministère de l’Intérieur, pour recommander d’escorter un certain Mohamed Aouadi, membre de l’organisation terroriste Ansar Charia, afin de lui faire quitter le territoire. Ce dernier est également accusé de lien dans les assassinats politiques.
De ce fait, le juge d’instruction de la chambre 12 a décidé de poursuivre Mustapha Khedher, condamné à 8 ans de prison 2014, pour détention de documents sécuritaires confidentiels. Il devra répondre de l’accusation d’homicide volontaire dans le cadre des assassinats de Belaid et Brahmi.
D’autre part, le comité de défense a déploré la non-convocation, par la justice, de dirigeants d’Ennahdha liés à Khedher et à l’organisation secrète, notamment Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste, Ridha Barouni, ou encore Abdelaziz Daghsni.
Y. N.
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