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Crise de l’UGTT : Réunion de la dernière chance entre Chahed et Taboubi

Photo d’archives.

Une réunion de la dernière chance se tient, ce matin, mercredi 16 janvier 2019, à Carthage, entre le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi. Objectif: éviter la grève générale de la fonction publique prévue demain. 

Par Imed Bahri

Toutes les réunions de négociations sur la hausse des salaires des employés de la fonction publique, y compris celle d’hier, ayant toutes échoué à aboutir à un accord, du fait de l’intransigeance des dirigeants syndicalistes et de leur rejet de toutes les propositions faites par le gouvernement, dont la marge de manœuvre financière est on ne peut plus étroite, du fait de la grave crise des finances publiques, M. Taboubi s’est trouvé dans une situation fortement compromise et pour ainsi le dos au mur.

Ayant poussé très haut la barre des négociations et attisé les passions de ses troupes, M. Taboubi se trouve aujourd’hui dans une impasse: il cherche à éviter la grève générale des fonctionnaires sans pour autant perdre totalement la face et apparaître comme un mauvais chef ayant entraîné ses troupes dans une situation sans issue.

Le patron de la centrale syndicale louvoie et cherche encore une sortie de crise, d’autant qu’il a été, entre-temps, et du fait de ses excès de langage, lâché par le président de la république, Béji Caïd Essebsi, qui l’avait jusque-là soutenu.

L’homme est tenu d’accepter l’offre gouvernementale, en espérant la bonifier lors de négociations à venir, sinon il perdrait la face et se verrait doubler, bientôt, par certains des autres dirigeants de l’UGTT, dont un certain Lassaad Yacoubi, qui piaffent d’impatience de prendre sa place.

La situation actuelle dans le pays, marquée par une grave crise socio-économique, ne saurait supporter une nouvelle explosion sociale dont l’UGTT serait à la fois l’instigatrice et la principale victime, car elle perdrait ainsi toute crédibilité et toute légitimité aux yeux de la majorité des Tunisiens, y compris parmi ses troupes.

On comprend dès lors qu’aujourd’hui c’est M. Taboubi qui a besoin de M. Chahed, le seul à pouvoir aujourd’hui le sauver lui et son organisation, qui est au bord de l’implosion du fait de l’intransigeance suicidaire de ses dirigeants.

 

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