Le philosophe et islamologue Youssef Seddik a appelé à supprimer le ministère des Affaires religieuses et de se contenter d’une direction des affaires religieuses rattachée à la présidence du gouvernement.
Parlant au micro de Radio Med hier, dimanche 10 février 2019, M. Seddik a révélé que, lors de la rédaction de la nouvelle constitution, il avait rencontré Béji Caïd Essebsi, alors président de Nidaa Tounes, et lui avait dit que l’article 1er de la constitution de 1959 devrait être révisé car la situation dans le pays a évolué depuis sa promulgation sous Bourguiba. Cet article, rappelons-le, stipule que l’islam est a la religion de l’Etat tunisien.
«Je lui avais expliqué que si l’enfreinte à un article de la constitution n’entraîne pas automatiquement une sanction, cet article n’a plus alors aucune légitimité. On ne peut, en effet, condamner un citoyen parce qu’il est athée, juif ou chiite. Par conséquent, cet article est boiteux puisque 99% des Tunisiens sont musulmans», a-t-il déclaré, ajoutant que M. Caïd Essebsi lui avait alors répondu que cet article était une ligne rouge, car il avait été élaboré sous Bourguiba.
A propos de sa proposition de supprimer le ministère des Affaires religieuses et de le transformer en une simple direction rattachée à la présidence du gouvernement, comme ce fut le cas en 1967, le philosophe a ajouté: «Avant, les prédicateurs ne percevaient pas de salaire. Ils étaient de simples bénévoles. Aujourd’hui, ils font des grèves parce que Ridha Jaouadi (ex-imam extrémiste de la mosquée Sidi Lakhmi de Sfax, Ndlr) avait été licencié!»
E. B. A.
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