Le Conseil d’analyse économique (CAE) organise avec le concours de la GIZ, une table-ronde sur «La conjoncture économique nationale et internationale 2018 et perspectives 2019 », le jeudi 28 février 2019 à l’hôtel Four Seasons à Gammarth.
Autour d’Afif Chelbi, président du CAE, on annonce la participation de Tobias Seiberlich, coordinateur du cluster, chef des projets développement durable de l’économie et promotion de l’emploi, Zouheir El Kadhi, DG de l’ Itceq et membre du CAE; Philippe Martin, président du CAE français, Lamia Boujneh Zribi, présidente du Conseil national de la statistique (CNS) et membre du CAE, Moez Labidi, professeur à l’Université de Monastir et membre du CAE, et Férid Ben Brahim, directeur général d’Arab Financial Consultants (AFC).
Des prémices de reprise de la croissance encore fragile
Le numéro spécial de janvier 2019 de la revue de conjoncture économique, publiée par le CAE en collaboration avec l’Itceq et le CNS, présente et analyse les principaux indicateurs de l’année 2018. Une année marquée par des prémices de reprise de la croissance qui demeure néanmoins fragile car portée essentiellement par les secteurs agricole et touristique tandis que les principaux autres secteurs productifs (industrie, énergie, phosphates) connaissent un fléchissement, le déficit de la balance commerciale atteignant un niveau inégalé à 19 milliards de dinars et la valeur du dinar subissant une forte dépréciation. Le recul, en fin d’année 2018, des IME, premier secteur exportateur, constitue en outre une nouvelle tendance préoccupante.
Pour faire face à ces fragilités, qui passent d’un trend conjoncturel à une dangereuse courbe structurelle, il faut tout d’abord faire le bon diagnostic, écarter les fausses pistes et engager les vraies solutions, tout en maîtrisant les dépenses publiques. Il s’agit, entre autres urgences, de rétablir la confiance, l’autorité de l’Etat de droit et le fonctionnement des institutions ; d’appuyer résolument la relance des secteurs productifs et d’engager un véritable Plan Dinar pour le redressement de notre monnaie nationale.
Pour un pacte pour le développement économique et l’équité sociale
Bref ne pas laisser les difficultés budgétaires, réelles, prendre le pas sur l’impératif de relance car la crise est certes économique, mais elle est surtout politique et idéologique.
Pour cela, le Conseil a appelé à un dialogue économique national devant aboutir à l’élaboration d’un pacte pour le développement économique et l’équité sociale à établir entre les pouvoirs publics et les partenaires sociaux.
Cette approche s’inscrit dans l’idée qu’à situation exceptionnelle il faut une politique économique exceptionnelle, novatrice en rupture avec les modes usuels de conception et de conduite des réformes. Cela suppose la mise en place d’un Etat de droit, développementaliste garant de l’équité sociale et assurant un éco – système favorable à l’épanouissement du secteur privé pour une mobilisation de tous autour d’objectifs de développement ambitieux.
Enfin, la conjoncture internationale est un élément important à prendre en compte avec, d’une part ses incertitudes marquées par un contexte de guerres commerciales, mais également ses grandes opportunités offertes par les évolutions constatées dans notre principal marché cible, celui de l’Union Européenne, avec notamment le renchérissement des pays de l’Est.
Mettre notre pays en condition de saisir ces opportunités est l’objectif d’un tel pacte qui œuvrera ainsi à la préservation et au développement de la principale richesse de la Tunisie : l’existence de milliers d’entreprises productives de niveau international et des centaines de milliers de compétences qu’elles recèlent et ce dans le cadre d’un nouveau contrat social.
Source : communiqué.
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