Dans un post facebook publié hier, l’expert économique Radhi Meddeb pousse une face ce qu’il a qualifié de «clochardisation» de la Tunisie et de «ruralisation» de ses villes et même de ses quartiers huppés. Il déplore aussi la mauvaise gestion des biens publics, souvent laissés à l’abandon. Lisez, c’est plus qu’édifiant : écœurant!
La Tunisie se clochardise. Ses villes se ruralisent sous le regard indifférent de ses autorités et face à l’impuissance de ceux, peu nombreux, qui arrivent encore à s’indigner.
Cette photo a été prise ce jour (lundi 25 mars 2019, Ndlr) au Centre Urbain Nord, quartier des affaires par excellence, à Tunis.
Un terrain privé est envahi par un troupeau de moutons conduit par un berger transhumant. Il y a planté sa tente, compte y séjourner longtemps. Il a même eu le culot d’improviser un portail de fortune pour sécuriser son cheptel.
Les odeurs d’excréments d’animaux sont nauséabondes. Le spectacle est tragi-comique dans un quartier qui reçoit quotidiennement des dizaines de visiteurs étrangers.
Juste en face, deux ambassades: celle Turquie et celle du Qatar, sans compter la résidence de l’ambassadeur du Qatar, les sièges de multiples institutions financières, l’INSAT…
Ce terrain de 30.000 m2 appartient à la CNRPS. Ses responsables le savent-ils? Les responsables du ministère des Finances, ceux du ministère des Affaires sociales, ceux de la présidence du gouvernement, ceux de la CAREP… le savent-ils ?
Ce terrain est à l’abandon depuis vingt ans!
La CNRPS est en crise financière. Ce terrain vaut, en valeur marché, au bas mot, 60 millions de dinars tunisiens (MDT).
Pourquoi faut-il continuer à injecter de l’argent du contribuable dans une institution si peu soucieuse de la bonne gestion de ses actifs?
Prévu initialement pour la construction d’un siège social pour la CNRPS, celui-ci ne verra jamais le jour. Un tel projet, pour pas loin de 100.000 m2 couverts, coûterait la bagatelle de 200 MD. La CNRPS ne sera jamais autorisée à investir un tel montant dans sa situation de délabrement financier.
Cette situation dure depuis au moins 15 jours. La police a été alertée.
D’après ses responsables, cela relève de la municipalité, de la police environnementale, bref de la diversion…!
* Pdg de Comete Engineering et président de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed).
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