Coordinateur du service de pédiatrie et assistant hospitalo-universitaire, à l’hôpital Ibn Jazzar de Kairouan, Dr Houssain Mejaouel a présenté sa démission hier, mardi 2 avril 2019. Un départ annoncé à un moment où tout le monde se mobilise pour la santé publique. Certains de ses collègues parlent de «désertion».
Dans la lettre officielle adressée à la ministre de la Santé, au directeur régional de la santé et au directeur de l’hôpital, Dr Mejaouel précise que son départ est motivé par des «raisons personnelles et familiales».
Mais, dans un post Facebook, Dr Mejaouel apporte d’autre précisions et indique qu’il s’en va «avec une grande souffrance» et suite à l’ambiance du travail qui «devenue insupportable suite au décès suite à un cas de rougeole compliquée de SDRA», en rappelant que cette infection a causé 18 décès déclarés à Kasserine, 10 à Sfax et 4 à Kairouan.
Dr Mejaouel rappelle aussi qu’il occupe le poste de chef de service en tant que coordinateur et assume en parallèle la responsabilité médicale et administrative, sans aucune rémunération et ce depuis 10 mois.
Dans son post, il semble aussi en vouloir aux médias auxquels il fait endosser, un peu rapidement et injustement, la responsabilité de l’insécurité des médecins et des infirmiers, la création d’une relation de manque de confiance entre les patients et les médecins, ainsi que «l’ambiance catastrophique de travail et le harcèlement du personnel du service».
A suivre la logique du médecin démissionnaire, les médias ont eu tort d’éclairer l’opinion publique et auraient peut-être dû taire les cas de décès en pédiatrie, notamment ceux des 15 bébés morts, en mars dernier, d’une infection nosocomiale, transmise via l’alimentation parentérale, au service de réanimation à l’hôpital de la Rabta !
Ces mêmes médias ont aussi très souvent rapporté les difficultés rencontrées par les médecins et dénoncé les agressions dont ils sont victimes. Au moins une dizaine d’articles ont été publiés par notre seul journal sur ce sujet. Mais il semble que Dr Mejaouel ne lit pas !
Depuis l’affaire de la Rabta, les Tunisiens se sont accordés pour se mobiliser en faveur de la santé publique, Dr Mejaouel, lui, a préféré le salut personnel, c’est son choix et c’est son droit.
Y. N.
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