Le concert du duo français Bumcello, donné le soir du lundi 8 avril à 2019 l’Institut français de Tunisie (IFT), au centre-ville de Tunis, a été l’un des moments forts de la 14e édition du festival Jazz à Carthage, une belle connexion s’est créée entre les artistes et le public.
Par Fawz Ben Ali
L’année 2019 représente un réel tournant pour Jazz à Carthage qui souffle sa 14e bougie en sortant de son cadre habituel pour investir de nouveaux lieux, s’associer à nouveaux partenaires et conquérir de nouveaux publics, dans une édition placée sous le signe d’un périple mélodieux.
Le festival qui bénéficie cette année du soutien de la délégation de l’Union européenne a pu nous ramener de grands noms du jazz à des tarifs presque symboliques, malgré la baisse du dinar tunisien face à l’euro, un défi majeur pour les festivals de musique en Tunisie.
Une escale à l’IFT
Après les Algéro-belges (Bahdja), les Autrichiens (Duo Fuss), les Suisses (Marc Perrenoud Trio) et les Britanniques (Kokoroko), c’est le duo français Bumcello qui a débarqué pour la première fois en Tunisie, un concert organisé avec le soutien de l’IFT où Jazz à Carthage a fait escale hier soir, dans une ambiance particulièrement décontractée.
Ce fut une soirée en une seule partie qui n’a ressemblé à aucune de ses précédentes (toutes étant été déclinées en deux parties), en compagnie du violoncelliste-bassiste Vincent Ségal et du batteur-percussionniste Cyril Atef dans le cadre atypique d’une énorme tente installée à la cour de l’IFT.
Vincent Ségal et Cyril Atef qui s’étaient réunis autour de ce projet en 1999, fêtent cette année leurs 20 ans de carrière. Un duo hors normes, ouvert au monde et à tous ses horizons, puisant son inspiration dans une infinité de genres et de styles : rock, punk, funk, électro…
Dès les premiers instants, une véritable connexion, favorisée par la proximité de la scène, est née entre les deux artistes français et le public tunisien entraîné par la magie des sons explosifs et de l’ambiance folle que dégagent les Bumcello.
Inséparables depuis 20 ans
Lauréat de la Victoire de la Musique en 2006 (dans la catégorie Musique électronique), le duo avait marqué une pause de 7 ans avant de sortir leur nouvel opus en 2018 ‘‘Monster Talk’’, leur permettant d’être à nouveau sous les feux de la rampe, en renouant avec les tournées et les médias. Le concert a ainsi été majoritairement consacré à la promotion de ce dernier album qui explore tous les mariages mélodiques et rythmiques possibles.
Les deux virtuoses du violoncelle et de la batterie se représentent comme deux grands complices que rien n’a pu séparer tout au long de ces 20 dernières années. Ils ne se prennent pas la tête et leur musique dénote une délicieuse liberté à laquelle on ne peut qu’être sensible.
Les Bumcello se sont retirés après 1H30 de show non-stop, mais charmé, le public réclamait le retour du duo, qui a aussitôt réapparu pour un ultime titre ‘‘Money money’’ (extrait de leur dernier album), au grand bonheur des jazzophiles tunisiens.
Une deuxième soirée à l’IFT est prévue ce soir (mardi 9 avril) avec le chanteur et musicien algérien Ahmed Djamil Ghouli, alias Djam.
Crédit photos : Mehdi Harzallah.
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