L’universitaire Abdelmajid Djemel a dénoncé hier, dimanche 19 mai 2019, son arrestation, la veille, dans un café à Sfax, durant la période du jeûne et y a vu une atteinte aux libertés individuelles. Le ministère de l’Intérieur a son explication…
Dans un post Facebook, M. Djemel indique qu’un «homme» qu’il ne connaissait pas l’a interpellé dans un café pour lui demander sa carte d’identité. Ce qu’il a refusé, exigeant de l’«homme» qu’il prouve sa fonction. Selon son récit, ce dernier lui a montré son arme de service pour lui faire comprendre qu’il est policier.
Abdelmajid Djemel a été amené au poste de police, où il dit avoir été correctement reçu par le chef du commissariat, qui, après avoir vérifié son identité, l’a raccompagné à bord de sa voiture jusqu’au café où il avait été interpellé.
Interrogé à propos de cette affaire qui fait des gorges chaudes, depuis hier, sur les réseaux sociaux et les médias, le colonel major Sofiène Zaag, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a confirmé à Kapitalis les faits relatés par l’universitaire et assuré qu’il ne s’agissait nullement de rafle ciblant les non-jeûneurs dans les cafés, assurant que tous ceux qui ont présenté leurs cartes d’identité n’ont pas été ramenés au poste de police.
Le porte-parole du ministère a également affirmé que le chef du commissariat a bien reconduit l’intéressé au café, après que ce dernier eut accepté de décliner son identité, comme l’exige la loi.
Bien qu’il n’y ait eu, au cours des premiers 15 jours de ramadan, aucune arrestation de non-jeûneurs ni aucun abus de ce genre, certains Tunisiens, estiment que les contrôles d’identité dans les cafés ouverts lors des période de jeûne s’apparentent à de l’intimidation.
Pour le colonel-major Zaag, il n’y a aucune volonté de porter atteinte aux libertés individuelles, ajoutant que les cafés situés dans les zones touristiques et commerciales sont autorisés à ouvrir et que les non-jeûneurs n’ont pas été inquiétés. Et que les contrôles d’identité sont effectué régulièrement, ramadan ou pas ramadan, dans les cafés et autres établissements, sachant que ces contrôles permettent souvent d’arrêter des personnes recherchées par la justice.
D’ailleurs, hier, à Kairouan, un contrôle d’identité dans un café ouvert pendant l’heure du jeûne a permis l’arrestation d’un dealer et la saisie de 200 pilules de drogue.
Le propriétaire du café, ouvert sans autorisation et qui a fait l’objet de plaintes du voisinage, a également été arrêté et doit être entendu aujourd’hui par le juge. Cela, bien entendu, n’a rien à voir avec ramadan. Car c’est le quotidien du travail de la police.
Y. N.
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