Le parti islamiste Ennahdha s’est classé en tête de l’élection municipale partielle tenue hier, dimanche 26 mai 2019, à Souk Jedid à Sidi Bouzid, avec 640 voix sur les 4078 électeurs qui se sont présentés aux urnes. Un succès mitigé.
Voici, par ailleurs, les résultats préliminaires de cette municipale partielle, présentés, aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) : Ennahdha (604 voix), Courant Démocrate (504), Al Wafa (502), Ouhebouka ya Chaab (474), Al-Ahd (471), Ensemble pour Souk Jedid (453), L’Avenir (437), Tahya Tounes (340), Rayhane (238), Al-Wifak (201).
Pour fêter ce qu’il considère comme un succès (alors que, tout compte fait, les listes indépendantes cumulées réalisent un score bien meilleur), Ennahdha a publié, aujourd’hui, un communiqué où il remercie ses partisans pour leur mobilisation. L’un des membres de son Conseil de la Choura, Hatem Boulabiar, s’est félicité, pour sa part, du fait que le parti Tahya Tounes est arrivé avant-dernier. Commentaire pour le moins surprenant pour, au moins, deux raisons : d’abord, ce parti, nouvellement créé, est à sa première participation à une consultation électorale, et ensuite (M. Boulabiar l’a-t-il oublié ?), Tahya Tounes est allié avec Ennahdha au gouvernement. Est-ce à dire que le parti islamiste cherche désormais à marquer ses distances vis-à-vis de ce dernier et lui faire porter le chapeau du bilan maigre de son gouvernement auquel Ennahdha n’est pourtant pas étranger ? On peut sérieusement le penser.
Autre signe d’un changement de la position d’Ennahdha vis-à-vis de Youssef Chahed, leader de Tahya Tounes : pour illustrer son post Facebook, M. Boulabiar a publié la photo du jeune homme qui avait prétendu, dans une vidéo diffusée sur Facebook, avoir perçu de l’argent pour assister au premier congrès de Tahya Tounes, en avril dernier à Radès. Cette accusation, qui n’a jamais été prouvée, est souvent évoquée par ceux qui s’attaquent à Tahya Tounes. Mais on ne s’attendait pas à ce qu’Ennahdha, hier encore aux petits soins avec M. Chahed, prenne maintenant part à la curée dont le chef du gouvernement fait l’objet.
Des internautes n’ont pas manqué à rappeler à M. Boulabiar qu’en matière de corruption des électeurs, son propre parti est le champion du monde toutes catégories confondues. C’est comme dit l’adage bien de chez nous : le dromadaire ne voit pas sa bosse.
Y. N.
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