Ligue des champions africaine : Le VAR était-t-il vraiment en panne ?

Les réactions se sont multipliées après l’épisode du VAR hors-fonction lors de la finale-retour de la Ligue des champions africaine hier soir, vendredi 31 mai 2019, au stade de Radès. L’assistance vidéo était-elle vraiment en panne ? A-t-elle été «débranchée» comme certains veulent le croire ?

Par Hassen Mzoughi

Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, qui a lui-même dû descendre sur la pelouse, après l’interruption de la rencontre opposant l’Espérance sportive de Tunis et Wydad de Casablanca, pour s’entretenir avec le corps arbitral et les dirigeants des deux clubs finalistes, a d’ailleurs convoqué un comité exécutif d’urgence, qui se tiendra mardi prochain, «pour débattre des issues réglementaires à réserver à cette rencontre», explique un communiqué de la CAF.

Said Nassiri ne croit pas à la panne du VAR

Outre les sanctions à prendre suite à tous les incidents enregistrés, et pas seulement le retrait des joueurs du Wydad, ce comité exécutif extraordinaire portera-t-il aussi sur les «dessous» de cette supposée «panne»?

Si panne il y avait, pourquoi les dispositions n’ont pas été prises pour acheminer la pièce manquante au VAR. On aurait sans doute évité plusieurs tracas. Mais beaucoup ne croient pas cette version de la «panne». Said Nassiri, le président du WAC en tête, qui a démenti qu’il avait été informé de la panne du VAR, sinon pourquoi le Wydad avait-il demandé le recours à cette technologie à propos du but égalisateur refusé à son club en début de seconde mi-temps ?

Nassiri ajoute que le problème du VAR ne se posait pas, sinon il aurait été posé sur la table lors de la réunion technique la veille de la finale et comme ça tout le monde aurait appris qu’il y avait une panne pour pièce manquante, comme certains veulent bien le faire croire !

Abdellatif Noussir dément Khalil Chammam

Le capitaine du WAC, Abdellatif Noussir récuse la version de Khalil.

Chammam, son homologue de l’EST, selon laquelle l’arbitre Bakary Gassama les avait informés de la panne. «Chammam dit faux. L’arbitre ne l’a pas fait. Plus, Chammam dit une fois que j’étais au courant de la panne et une autre fois que je ne comprenais pas l’anglais de l’arbitre. C’est à faire rire!», précise le joueur marocain, ajoutant que le problème aurait du être évoqué «lors de la réunion technique et que si panne il y avait, les deux équipes devaient être au courant la veille, pas au milieu du match comme dans un match de quartier, juste lorsque nous avons demandé l’intervention du VAR».

Comme quoi on n’est pas à la fin des polémiques, mais une chose est sûre, la CAF a encore une fois gaffé, confirmant son incompétence.

Une instance aussi importante, pourvu de gros moyens financiers, ne devrait pas «bâcler» l’une de ses compétitions phares. Ne cherchez pas loin la cause de la stagnation du foot africain et son absence chronique sur la scène internationale.

La gouvernance de ses dirigeants (comme également ceux des instances nationales) est d’un amateurisme inqualifiable. La preuve nous en été donnée, encore une fois, avec la mascarade d’hier soir, à Tunis.