Dans un post Facebook, l’expert économique Moez Joudi exprime son opposition au système d’appel à candidatures pour choisir le DG d’une banque publique, adopté au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011.
Ce post, que nous reproduisons ci-dessous, commente la recherche d’un DG pour la Banque de l’Habitat, après le départ de Ahmed Rjiba pour prendre la tête de l’Arab Tunisian Bank (ATB) en remplacement de Farid Ben Tanfous démissionnaire.
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Pour nommer un nouveau DG de la Banque de l’Habitat, le ministère des Finances compte lancer un appel à candidatures. Franchement, je trouve cette méthode et cette «tradition» instituée après le 14 janvier 2011 vraiment nulles et contre-productives!
DG d’une banque publique est un poste important, sensible et stratégique qui nécessite un processus de nomination bien tracé et des choix de souveraineté.
Normalement, c’est un comité des nominations au niveau du conseil d’administration de la banque composé d’administrateurs qualifiés et indépendants qui arrête une première short-list de trois à quatre noms suivant des critères bien déterminés (expérience, compétence, intégrité, réputation, savoir-faire…), cette short-list est proposée ensuite au conseil d’administration pour une validation en premier ressort et à une AGE pour une validation définitive. L’Etat, actionnaire de référence à la BH, peut s’exprimer et orienter ses choix à travers les administrateurs qui le représentent au conseil.
Les appels à candidatures pour de tels postes altèrent l’envergure de ces postes et les «banalisent». Les bons cursus et les personnalités idoines pour ces postes ne rentrent pas généralement dans ce genre de processus, un valeureux DG de banque réputé et expérimenté ne participera jamais à une annonce diffusée par voie de presse et ne déposera pas son CV de cette manière.
D’ailleurs, c’est une pratique rare au niveau international, le «génie» post-14 janvier qui fait encore ses ravages!
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