L’ancien président tunisien par intérim, Moncef Marzouki, a éclaté en sanglots hier soir, lundi 17 juin 2019, en direct sur la chaîne qatarie Al-Jazeera, en rendant un hommage à l’ex-président égyptien Mohamed Morsi, dirigeant des Frères musulman, mort subitement lors d’une audition au tribunal.
Moncef Marzouki, qui n’éacrte pas l’hypothèse de l’assassinat de Mohamed Morsi, l’a d’abord remercié pour sa «bravoure et sa patience» et
«pour tout ce qu’il a donné au peuple et pour son dévouement», avant de s’excuser de n’avoir pas pu l’aider davantage.
«J’imagine toute la douleur et la peine que tu as pu endurer durant toutes ces années. Que dieu ait ton âme et te pardonne et nous pardonne à tous», a-t-il dit, en s’adressant, à titre posthume, au défunt, avant de laisser libre cours à son émotion, en éclatant en larmes…
Le journaliste d’Al-Jazeera a remercié Moncef Marzouki pour son témoignage et s’est excusé d’avoir ravivé sa peine par ses questions tout en mettant fin à l’interview. Mais la chaîne qatarie n’a pas raté l’occasion pour théâtraliser cette scène et a continué à filmer pendant près d’une minute l’ancien président tunisien, effondré et en larmes devant les caméras.
Tout comme M. Marzouki, les partisans du Parti de la liberté et de la justice, de Mohamed Morsi, et de l’organisation des Frères musulmans, n’écartent pas la piste de l’assassinat.
«Décès du président martyr qui s’est engagé pour la défense de l’identité arabo-musulmane. Homme courageux, il s’est investi pour des causes nobles. S’il y a un doute sur les conditions du décès du président martyr devant les juges, que ceux-ci n’oublient pas la justice divine», a écrit Marzouki dans un post Facebook, à l’annonce du décès de celui qu’il considérait comme un ami, avant de présenter ses condoléances aux Egyptiens, aux Arabes et aux musulmans qui ont perdu «un phare qui éclairait l’obscurité imposée par la dictature et la colonisation».
Y. N.
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