La cour d’appel d’Aix-en-Provence a renvoyé au mercredi 4 décembre 2019 l’examen de la demande formulée par la Tunisie d’extrader Belhassen Trabelsi, beau-frère de l’ancien président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali, pour son implication dans diverses affaires de corruption.
Par Hassen Mzoughi
Selon l’AFP, qui rapporte l’information, le renvoi a été demandé à l’audience, devant la chambre de l’instruction, par la défense de M. Trabelsi, qui souhaite un délai supplémentaire pour examiner de nouvelles pièces du dossier.
Par ailleurs, une autre demande d’extradition doit être examinée, dans un autre dossier, le 30 octobre, par la cour d’appel de Paris.
Comment a-t-il pu entrer illégalement en France ?
En cavale depuis mai 2016 après avoir quitté mystérieusement le Canada où il s’était réfugié en janvier 2011, sans jamais pu obtenir le statut de réfugié politique, malgré deux demandes en 2015 et 2016, le frère de l’ex-première dame Leila Trabelsi avait été arrêté mi-mars dernier dans le sud de la France et mis en examen pour «blanchiment en bande organisée, recel, usage et complicité de faux documents administratifs ainsi que pour entrée irrégulière d’un étranger sur le territoire national».
Incarcéré à Marseille, il avait obtenu, le 28 mars, sa mise en liberté. Mais le parquet général d’Aix-en-Provence lui a signifié le lendemain un mandat d’arrêt d’un juge d’instruction de Tunis lancé le 22 février 2017. En mai, la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait finalement ordonné sa mise en liberté et son placement sous contrôle judiciaire.
Pour la justice française, la question du blanchiment n’est pas la priorité du moment; pas plus que l’extradition du prévenu vers la Tunisie. Elle veut d’abord savoir comment Belhassen Trabelsi a-t-il pu entrer sur le territoire français sous une fausse identité? Qui sont ses complices? Avec quels papiers, quels moyens, quels circuits a-t-il pu atterrir sur le territoire français ? Qui lui a procuré le passeport irlandais? A-t-il bénéficié d’une aide quelconque, à quel niveau…?
Son extradition en Tunisie n’est pas envisageable pour le moment
Ce n’est qu’après avoir répondu à la justice française des accusations qui le concernent que la question de l’extradition deviendra à l’ordre du jour, légalement effective.
Avant que la justice française ne fasse la lumière sur son séjour illégal et le blanchiment, il n’est pas question de l’extrader.
La demande d’extradition lancée par les autorités tunisiennes invoque des instructions en cours et une série de jugements par défaut, dont trois condamnations à 10 ans de prison chacune, prononcées entre février 2017 et juin 2018 pour des délits financiers, trafic d’influence et blanchiment portant, selon la justice tunisienne, sur des sommes colossales entre 1990 et 2011.
Rappelons que l’épouse de M. Trabelsi, Zohra Djilani, la fille de l’ancien président de l’Utica, Hedi Djilani, et ses enfants vivent au Canada, depuis
que la famille a quitté la Tunisie, en catimini et en bateau, le 14 janvier 2011.
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