Parmi les leaders en vue actuellement en Tunisie, Abir Moussi est peut-être la seule à avoir un programme construit qui comporte des idées simples, claires et réalisables sur le plan politique, économique et sécuritaire.
Par Lotfi Maherzi *
Entretien de haute tenue politique d’Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), à l’hebdomadaire ‘‘Jeune Afrique’’ de cette semaine. Contrairement à la médiocrité de ses adversaires au pouvoir, on découvre de réels traits de caractère d’un leader avec une volonté déterminée de combattre l’islam politique et de construire un Etat fort et souverain, avec un engagement ferme de consolider l’État de droit et la souveraineté nationale. On constate également qu’Abir Moussi est peut-être la seule à avoir un programme construit qui comporte des idées simples, claires et réalisables sur le plan politique, économique et sécuritaire.
Changer la constitution et le code électoral
Sur le plan politique, elle s’engage à changer la constitution et le code électoral imposés par Ennahdha et quelques juristes égarés, qui consacrent un système parlementaire partisan rendant la Tunisie ingouvernable.
En cause : ce consensus entre les partis au pouvoir fait de petits arrangements et de magouilles ayant pour conséquence une des corruptions la plus active dans la région. C’est pour cela qu’elle propose l’instauration d’«un régime présidentiel démocratique avec un exécutif fort aux prérogatives précises et un Parlement ainsi qu’une cour constitutionnel doté d’un rôle de contrôle». Elle milite aussi pour un «Etat moderne et fort avec un socle de valeurs en symbiose avec les principes démocratiques et le respect des droits de l’homme».
Privilégier un développement est-ouest
Sur le plan économique, elle s’engage à réduire les déficits financiers avec des mesures pour stabiliser le dinar, consolider les avoirs en devises, juguler l’inflation, amorcer la relance avec un modèle économique qui privilégie un développement est-ouest plutôt que nord-sud, combattre la bureaucratie, en réorganisant le gouvernement en pôles ministériels travaillant par objectifs et de façon transversale. Même principe pour les régions afin de créer des pôles économiques intégrés et spécifiques.
Sur le plan sécuritaire, priorité absolue à «combattre le terrorisme, le crime organisé et l’informel. C’est la condition sine qua non pour envisager la relance de l’économie».
Enfin elle est la seule à dénoncer les réformes imposées par le FMI favorisant entre autre un détricotage des acquis sociaux et le démantèlement des services publics.
Contrairement aux rumeurs encouragées par ses adversaires, elle affirme qu’elle n’est pas opposée à l’égalité successorale mais à «la démarche adoptée par la Commission des libertés individuelles (Colibe), qui, n’a pas jugé bon de s’appuyer sur des consultations élargies, laissant la porte ouverte notamment aux mariages coutumiers et à une discrimination entre les femmes elles-mêmes».
Sur ce point, elle dénonce la régression des droits des femmes : «Où est la parité dans les instances de l’État? Pourquoi les Tunisiennes n’accèdent-elles pas aux postes de décisions ? Pourquoi n’ont-elles pas les mêmes salaires que les hommes ? Elle annonce que la nouvelle constitution prévoit d’en finir avec ces inégalités.
Combattre la conquête du pouvoir par les islamistes
Tout un combat qu’Abir Moussi compte mener sur tous les fronts avec tous ceux qui partagent les objectifs de son parti et qui s’engagent à combattre la conquête du pouvoir par les islamistes. Elle est aujourd’hui la seule personnalité politique qui donne de l’espoir aux Tunisiens déçus par une révolution qui a enfanté pauvreté, chômage et corruption et leur promet un entêtement farouche à enrayer l’inéluctable déclin de la Tunisie.
* Professeur des universités.
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