L’économie tunisienne perd environ 20 millions de dollars par an en raison de la pollution plastique qui affecte les secteurs de tourisme, la navigation et la pêche.
C’est ce qui ressort d’un récent rapport du Fonds mondial pour la nature, WWF, intitulé «Stoppons le torrent de plastique!», qui dénonce et alerte contre les centaines de milliers de tonnes de déchets plastiques rejetés annuellement en mer Méditerranée par 22 pays en classant le profil des pays les plus pollueurs.
Le rapport examine le système plastique de ces pays et évalue leur efficacité dans la lutte contre la pollution plastique tout au long de la chaîne d’approvisionnement, les principales défaillances et responsabilités des producteurs, des autorités publiques et des consommateurs apparaissent à tous les niveaux et contribuant à un système plastique hautement inefficace, coûteux et polluant.
Le WWF a également élaboré une feuille de route détaillée des politiques et des initiatives que la région et les pays doivent mettre en œuvre pour parvenir à une économie circulaire durable ne produisant aucun déchet plastique.
Un système plastique inefficace
Chaque année, 0,57 million de tonnes de plastique pénètrent dans les eaux de la Méditerranée, équivaut à rejeter 33.800 bouteilles de plastique (500ml) à la mer chaque minute. La production de déchets plastiques dans la région devrait quadrupler d’ici 2050.
Un échec général des pays méditerranéens à gérer leurs déchets plastiques contribue de manière significative à des niveaux record de pollution plastique en Méditerranée et coûte à l’économie régionale près d’un demi-milliard d’euros chaque année plus les dégâts sur les océans et la nature.
Neuf sites, y compris les principales destinations touristiques, ont été identifiés comme les zones les plus contaminées. Les activités côtières sont responsables de la moitié du plastique rejeté dans la mer.
Chaque jour, chaque kilomètre de côte accumule plus de 5 kg de plastique marin. La Cilicie turque est la plus polluée des côtes méditerranéennes.
Parmi les côtes les plus contaminées se trouvent certaines destinations touristiques clés telles que Barcelone, Valence, la baie de Marseille et la côte de Venise, à proximité du delta du Pô. Les déchets marins coûtent environ 641 millions d’euros par an aux secteurs du tourisme, de la pêche et des transports maritimes.
La Tunisie doit améliorer son système de gestion
Alors que son industrie des produits en plastique est petite par rapport aux autres pays méditerranéens, la Tunisie est le quatrième consommateur de produits en plastique par habitant dans la région.
Cependant, les produits plastiques tunisiens pourraient fuir dans la nature dans d’autres parties du monde, suite à l’exportation de 11% (38 kt). En 2016, la Tunisie a généré 0,25 Mt de déchets plastiques, dont 0,05 Mt (20%) sont restés non collectés et 0,20 Mt (80%) ont été collectés pour le traitement des déchets. 0,15 Mt (60%) de ces déchets ont été envoyés dans des décharges, 0,04 Mt (16%) se sont ouvertement jetés dans la nature et seulement 0,01 Mt (4%) ont été recyclés. En 2016, 8,5 kT de déchets plastiques se déversent chaque année dans la mer Méditerranée.
L’économie tunisienne perd environ 20 millions de dollars par an en raison de la pollution plastique qui affecte les secteurs de tourisme, la navigation et la pêche.
Des mesures urgentes à entreprendre
Sur la base de ces résultats, le WWF appelle les gouvernements méditerranéens, dans le cadre de la Convention de Barcelone, à prendre un engagement commun contraignant et à prendre des mesures au niveau national afin de préserver la Méditerranée de la pollution et aussi à soutenir conjointement un traité mondial juridiquement contraignant visant à éliminer les fuites de plastique dans la nature d’ici 2030.
Les pouvoirs publics, l’industrie et les citoyens doivent également unir leurs forces pour mettre en place un système plastique novateur et rentable.
Depuis juillet jusqu’à novembre 2019, le WWF traversera la Méditerranée avec le nouveau bateau Blue Panda qui atteindra les côtes française, italienne, turque, tunisienne et marocaine afin de mobiliser les communautés contre la pollution plastique et pour inciter à améliorer les systèmes de gestions et réduire la consommation des produits plastiques.
Une analyse détaillée des ressources plastiques des pays méditerranéens génère 24 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année, dont 72% seulement sont gérés au moyen d’un traitement contrôlé des déchets. Certains pays obtiennent de meilleurs résultats que d’autres. Une feuille de route et une feuille de route des pays suivants sont également disponibles : Italie, France, Grèce, Turquie, Croatie, Tunisie, Maroc.
Principaux faits du rapport
Les 22 pays et territoires de la région méditerranéenne produisent 10% de l’ensemble des produits en plastique, ce qui en fait le quatrième producteur mondial de plastique. La production de plastique dans tous les pays méditerranéens émet environ 194 millions de tonnes de dioxyde de carbone chaque année, soit six fois plus que les émissions annuelles de carbone de Londres.
Seuls 72% des déchets plastiques sont gérés au moyen d’un traitement contrôlé, certains pays obtenant de meilleurs résultats que d’autres.
Trois pays méditerranéens représentent les deux tiers des matières plastiques déversées dans la nature : l’Égypte, la Turquie et l’Italie.
Les activités côtières contribuent à la moitié des matières plastiques entrant dans la mer Méditerranée et 30% proviennent de la terre via des fleuves. 80% de la pollution plastique d’origine marine en Méditerranée revient dans les terres en une décennie, polluant les plages et les côtes. L’Italie et la Turquie accumulent chaque année le plus de débris de plastique du littoral
Le tourisme perd jusqu’à 268 millions d’euros chaque année en raison de la pollution plastique
La collecte des déchets reste un problème dans plusieurs pays méditerranéens, laissant 3,6 millions de tonnes de déchets plastiques non collectés chaque année.
6,6 millions de tonnes de déchets plastiques sont mal gérées chaque année.
L’Egypte représente près de la moitié de cette somme, suivie de la Turquie, de l’Italie, de l’Algérie et du Maroc.
Les décharges à ciel ouvert et les sites d’élimination illégale des déchets persistent, en particulier en Afrique du Nord.
Source : communiqué.
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