Mustapha Abdelkebir, président de l’Observatoire tunisien des droits de l’Homme (OTDH), a démenti hier, dimanche 4 août 2019, l’affaire des migrants ivoiriens abandonnés la veille par les autorités tunisiennes dans le désert à la frontière avec la Libye, selon leurs dires.
Le président de l’OTDH réagissait à une vidéo ayant circulé sur le net, où des migrants filmés dans le désert prétendent avoir été interceptés par la police à Sfax, avant d’être emmenés de force à la frontière avec la Libye, où ils ont été lâchés en pleine nature.
C’est l’un des réfugiés qui a filmé la scène où l’on voit notamment des femmes, dont une enceinte, et des enfants. Une image désolante portant atteinte aux droits humains et dont la responsabilité est imputée aux autorités tunisienne.
Cela est faux, estime M. Abdelkabir, qui dénonce, par ailleurs, le silence des autorités tunisiennes.
«Être accusé d’un fait aussi grave sans réagir, c’est juste incompréhensible», a-t-il déploré dans un statut sur son compte Facebook, en ajoutant : «C’est étrange que les autorités, accusées à tort dans cette vidéo de trafic et d’agression flagrante contre des êtres humains, ne bouge pas le doigt d’autant que plusieurs organisations ont réagi et dénoncé un fait qui n’a pas eu lieu. Cela nuit à l’image de la Tunisie !».
La vidéo a été diffusée samedi et les autorités ont, en effet, gardé un inquiétant silence à son sujet, laissant la porte porte ouvertes aux accusations et aux rumeurs, alors que l’affaire prend de l’ampleur dans les réseaux sociaux.
Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), qui dit être en contact avec ces migrants, assure que l’un d’eux a appelé à l’aide, expliquant que la canicule et la situation générale deviennent insupportables pour les femmes et les enfants qui sont à bout. «Ils n’arrivent plus à tenir. Ils sont tous faibles. Ici, on menace de nous abattre si on s’aventure vers la frontière. On ne sait pas quoi faire, on est en danger sur le territoire libyen. Aidez-nous s’il vous plaît», indique l’un des migrants au FTDES.
Dans l’urgence, peut-être faut-il ne pas chercher un coupable, mais une solution pour ces 36 migrants en danger…
Y. N.
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