Le secteur des services en Afrique du Nord, dont la Tunisie, offre moins de valeur ajoutée et de marge, et donc peu de possibilités aux entreprises d’étoffer leur personnel.
Selon un article du site « Econostrum » du 27 août 2019, la majorité des emplois dans les services représentent 49,6% en Tunisie. En Jordanie, les services emploient 80,1% des salariés, 47,1% en Egypte et 38,3% au Maroc.
Le marché privé de ces pays se polarise autour d’une grande majorité de très petites entreprises, et de quelques grands groupes qui dominent le marché. Les premières n’ont aucune ambition, ou plutôt aucun moyen de se développer. Changer de dimension implique des coûts auxquels elles ne peuvent répondre à cause de leur faible productivité, de leurs ressources financières très limitées, et de leur impossibilité à se déployer à l’export. Elles n’arrivent donc pas à intégrer la chaîne de valeur mondiale.
Ceci en plus des mesures non tarifaires qui entravent l’accès au marché des produits en provenance d’Afrique du Nord, et le manque de sources durables de financement, en plus des «institutions déficientes» qui amènent les entreprises à se spécialiser dans les secteurs traditionnels, au détriment de la haute-technologie.
L’harmonisation des règles et des normes et une augmentation du nombre de laboratoires et d’organismes de certification sont nécessaires, ainsi que l’indispensable besoin de recourir à l’assistance technique des donateurs internationaux pour atteindre ces objectifs.
Le renforcement des compétences des travailleurs aiderait les économies du sud méditerranéen à intégrer la chaîne de valeur mondiale. Ce qui augmenterait la demande de salariés compétents, au lieu d’affronter une féroce compétition sur les marchés internationaux.
Le Plan d’investissement extérieur (PIE) de l’Union européenne constitue une initiative susceptible d’attirer plus d’argent dans les entreprises privées.
A. M.
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