Le Mouvement des jeunes de Tunisie (MJT), composé de Tunisiens apolitiques, se présentant comme révolutionnaires et partisans du candidat au 2e tour de la présidentielle, Kaïs Saïed, estime que ce dernier leur appartient et menacent d’occuper son bureau électoral.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, vendredi 20 septembre 2019, le MJT a déploré que des partis et des personnalités politiques apportent aujourd’hui leur soutien à Kaïs Saïed, estimant que ces derniers sont intéressés et qu’ils n’ont rien fait pour le candidat avant qu’il ne passe au 2e tour.
«Cela fait un an et demie que nous soutenons Kaïs Saïed et c’est nous qui avons mené sa campagne électorale et même collecté les parrainages citoyens lui permettant de présenter sa candidature pour la présidentielle. Des vautours viennent aujourd’hui se positionner comme ses partisans, certains ont même été jusqu’à lui voler son téléphone et l’éteindre pour que ne nous puissions pas le joindre», lit-on dans le communiqué où ce mouvement menace d’occuper le bureau électoral de M. Saïed.
De son côté Thameur Bedida, se présentant comme opposant et leader de ce mouvement, a publié une vidéo pour féliciter les jeunes révolutionnaires : «Nous serons bientôt au pouvoir, a-t-il lancé en assurant que, le MJT n’attend pas qu’on le remercie pour l’engagement de ses membres mais ces derniers refusent que des partis politiques se greffent à la campagne électorale de Kaïs Saïed. Il est mal entouré mais on ne veut pas gâcher notre bonheur et après avoir placé M. Saïed, on pense aux législatives et j’appelle les jeunes à voter pour les partis des jeunes à l’instar de la coalition El Karama (Seifeddine Makhlouf, Ndlr), et le mouvement Amal (Yassine Ayari, Ndlr) (en d’autres termes les listes islamistes, Ndlr). Votez contre le système, on a gagné la première partie de la guerre, il reste la seconde et on va l’emporter», a-t-il appelé.
Ce même mouvement a en effet montré son soutien à M. Saïed depuis un certain temps et avait même revendiqué, en avril dernier, l’agression des partisans d’Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), à Sidi Bouzid, arguant que la révolution qu’ils ont faite (sic!), avait pour but d’écarter les dirigeants de l’ancien régime.
Kaïs Saïed, qui parle peu ou pas, n’avait pas réagi en avril dernier, réagira-t-il aujourd’hui, après ce communiqué qui s’apparente à une menace ? t d’abord contre lui, puisqu’il semble être devenu l’otage de ces jeunes anarchistes.
Y. N.
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