L’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) a publié hier, lundi 23 septembre 2019, son Rapport national sur l’emploi 2019 sur l’emploi et avertit que près de 8.000 emplois risquent de disparaître à la fin de cette année, alors que plus de 47.000 postes sont toujours vacants. De plus, environ 72% des entreprises ne vont pas recruter dans les 12 mois à venir.
Par rapport à l’adéquation entre la demande et l’offre du marché de l’emploi, le rapport montre que 10 gouvernorats n’ont pas atteint la moyenne nationale (0,43): Gabès, Kairouan, Siliana, Nabeul, Tozeur, Kebili, Tataouine, Gafsa et Bizerte. Le Kef arrive en bas du tableau avec un score égal à 0.
Ce qui devrait interpeller les autorités et les inciter à travailler davantage sur les solutions à apporter à ce problème persistant, ce sont – sans surprise – les disparités dans les gouvernorats: la plupart des postes occupés sont concentrés dans le Grand-Tunis (43,5%), suivi du nord-est (18%), du nord-ouest (6%), et du centre-est (28%). Les pourcentages les plus faibles sont ceux du centre-ouest (1,3%), du sud-ouest (1%) et du sud-est (2,2%). Sans surprise aussi…
D’après le rapport, près de 80% des employés recrutés en 2019 travaillent dans l’industrie (16.936) et les services (5.602). Une analyse des profils demandés fait apparaître que les compétences techniques et numériques sont les plus recherchées (77,5%).
Par ailleurs, le rapport estime que près de 47.026 des postes vacants sont concentrés dans 2 secteurs, soit l’industrie et les services également. Pour ce qui est des postes susceptibles de disparaître au cours des 12 prochains mois – au nombre de 7.819 – ils se trouvent dans l’industrie (6.630), les services (583), le commerce (247), l’agriculture, la sylviculture et la pêche (86), l’information et la communication (75), l’hébergement et la restauration (98), la construction (86), le transport et l’entreposage (14).
Concernant la perception des chefs d’entreprises vis-à-vis de la situation de l’emploi dans les 12 prochains mois, 4% des entrepreneurs interrogés pensent que l’emploi va baisser dans les entreprises, alors que 24,3% pensent que la situation de l’emploi s’améliorera et 71,7% que l’emploi va stagner au cours cette période, ce qui équivaut à dire qu’il n’y aura pas de nouveaux recrutements. Interrogés sur les difficultés de recrutement, ils estiment que les postes les plus difficiles à pourvoir sont les professions intellectuelles et scientifiques, ainsi que les profils de directeurs, cadres de direction, et gérants.
Notons que l’IACE a élaboré ce rapport avec la collaboration de Oxfam en Tunisie et la Fondation Friedrich Naumann, dans le cadre du programme de partenariat dano-arabe (DAPP). Deux enquêtes ont été réalisées sur terrain: la 1ère auprès de +10.000 diplômés de l’enseignement supérieur et la 2e, auprès de +1.200 entreprises privées tunisiennes de +20 employés.
A. M.
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