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Coupe arabe des clubs : l’Etoile du Sahel sort par la petite porte

Un seul but sur un contre a permis aux Jordaniens de sceller le sort du match.

Les joueurs de l’Etoile sportive du Sahel (ESS) sont encore passés à côté du sujet. Leur échec hier, mardi 24 septembre 2019, ne surprend pas. Il s’inscrit dans la continuité des événements au sein et autour du club, qui n’est pas, en ce moment, un exemple de sérénité, de stabilité et de cohésion.

Par Hassen Mzoughi

L’ESS quitte prématurément la Coupe arabe des clubs, après sa défaite (0-1) devant Shabab Al-Ordon (Jordanie), au stade Ben Jannet à Monastir. Une sortie par la petite porte du tenant du titre.

On attendait un sursaut d’orgueil après une première défaite à l’aller (2-1), surtout un succès permettant de redémarrer la machine. Rien de tout cela. Les Etoilés ont perdu la manche retour à domicile au terme d’une prestation sans relief, confirmant leur période difficile.

Un échec qui ne surprend pas

Au rythme où va l’ESS, avec toutes ses tares, et encore plus grave, avec la lassitude qui gagne les joueurs, toute la crainte est désormais transposée sur le prochain match décisif, ce dimanche 29 septembre, au stade Ben Jannet, face à l’Asante Kotoko, pour la qualification à la phase de groupes de la Ligue des champions. L’ESS n’est pas prêt sur ce que l’on a vu hier!

Les Etoilés sont encore passés hier à côté du sujet et qu’on arrête avec les alibis faciles : la blessure de Hamza Lahmar (il n’était pas prêt), le penalty lamentablement raté par Yanis Tafer (68’), le carton rouge de Firas Belarbi (tout à fait mérité à la 61e).

L’échec ne surprend pas. Il s’inscrit dans la continuité des événements au sein et autour du club. L’ESS n’est pas, en ce moment, un exemple de sérénité, de stabilité et de cohésion. Et en plus, il est dans l’incapacité à trouver les solutions à ses difficultés. Cela va de l’administration jusqu’aux départements technique et médical. Les récents bouleversements opérés à différents secteurs, par le président du club, Ridha Charfeddine, ont semé la zizanie. Rien de plus !

Les Jordaniens ont bien réussi le coup

Pour sa première participation à la Coupe arabe des clubs (4e du championnat, il a remplacé en dernière minute le second Al Faysali et le troisième Al Wahadat), Shabab a réussi son pari. Il a rempli sa mission avec détermination, intelligence et réalisme. Avec la manière aussi. Après avoir joué la résistance pendant la première période, il a laissé jouer l’ESS pour le surprendre par des contres en seconde mi-temps. La méthode a marché avec à la clé une victoire méritée à la faveur d’un but précieux de Louay Omrane (49’), au terme d’une contre-attaque menée à 3 contre 6 Etoilés dans la zone des 16m.

L’action de ce but résume toutes les faiblesses de l’ESS : balle perdue au niveau des 25 m adverses par le fragile Mortadha Ben Ouanes, mauvais repli collectif, placement et replacement erronés, absence d’anticipation et de marquage des arrières.

Les Jordaniens ont bien réussi le coup sur la seule occasion offerte, affichant beaucoup de métier, de solidité et de coordination, une bonne organisation collective, avec notamment un très bon gardien Rachid Taoufik, un trio de l’axe central très vigilant et une remontée de la balle fluide et précise.

Wajdi Kechrida était méconnaissable à l’image de ses coéquipiers.

Pourtant les Jordaniens ont repris la préparation juste une semaine avant le match aller contre l’ESS. Il y avait, on le voyait, la personnalité de l’entraîneur, Mohamed Hadid, ainsi que sa confiance qu’il a transmise à ses joueurs.

L’ESS a perdu 3-1 (sur l’ensemble des deux matches); il est éliminé parce qu’il y avait des erreurs, parce qu’il n’était pas prêt, parce que les joueurs paraissaient comme déstabilisés, chose que le président du club et son entraîneur ont cherché à camoufler, en vain.

Benzarti n’a pas confiance dans ses joueurs

Faouzi Benzarti n’a pas trouvé les solutions, pendant 90 minutes, sauf jeter, en seconde période, tous les attaquants dans le rectangle et opter pour le jeu long qui faisait l’affaire de son adversaire.

De plus, le coach n’a visiblement pas confiance dans son groupe. D’abord il a changé hier 7 joueurs par rapport au match-aller. Cela veut dire qu’il y a problème, et si les blessures n’ont pas arrangé l’équipe (Yassine Chikhaoui, Iheb Msakni et Amine Ben Amor), le coach est là pour corriger.

Par ailleurs, Benzarti a fait entrer hier Yanis Tafer (qui a peu joué cette saison), à la place de Hamza Lahmar blessé, avant de le faire sortir – comme pour le sanctionner après son penalty raté – et le remplacer par l’avant-centre titulaire, Karim Laribi, dans le but de l’exploiter dans le jeu aérien.

D’ailleurs le fait de titulariser l’attaquant libyen Anis Saltou, deux semaines après son arrivée au club, dans un match aussi important à la place de Laribi, est une grosse «légèreté», même si le coach s’est aperçu après que ce dernier est «utile».

L’échec de l’ESS dans ce match et les précédents, c’est aussi celui (en bonne partie) de Faouzi Benzarti qui gère l’effectif autrement que son prédécesseur, Roger Lemerre, dont la méthode de solliciter des jeunes pour «ménager» certains piliers a quand même porté ses fruits. Benzarti aime tourner avec un effectif de 15 joueurs dont il tire le maximum. C’est un type d’entraîneur qui préfère disposer d’un groupe complet et prêt, pour le résultat immédiat et «garanti». Mais il y a problème quand il se retrouve comme aujourd’hui à l’ESS avec un groupe diminué, des recrues en majorité de qualité très moyenne, en plus d’une ambiance générale pas tout à fait nette.

Après cette élimination, la position du staff technique, conduit par le vétéran Benzarti, reste très précaire. Décrié par les supporteurs après un début de saison très compliqué (1 seule victoire, un nul et 5 défaites en 7 matches), le cadre technique est sur la sellette. Le président du club a maintenu Benzarti malgré ces résultats et une gestion approximative de l’effectif, parce qu’il ne pouvait faire autrement la veille de deux matches délicats contre Shabab et Asante Kotoko. Que va-t-il faire maintenant ?

Après le Club athlétique bizertin (CAB) et l’ESS, seule l’Espérance sportive de Tunis (EST) reste en course dans cette Coupe arabe. Elle disputera mercredi 2 octobre (19h00), au stade de Radès, son match retour des 16e de finale face aux Libanais d’Al Nejmeh. Au match-aller les deux équipes avaient fait match nul (1-1).

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