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Saïed : «Les droits et les acquis de la femme doivent être protégés»

Le candidat indépendant pour le 2e tour à la présidentielle, Kaïs Saïed s’engage à préserver les acquis de la femme tunisienne, les droits de l’enfant et de l’Homme en général, ainsi que des libertés garanties par la constitution.

C’est ce qu’il a déclaré ce soir, jeudi 25 septembre 2019, lors de son interview à l’émission « Korsi Carthage« , animée par Chaker Ben Cheikh sur Watania 1, en précisant qu’il s’agit d’une ligne rouge et que la femme à sa place en Tunisie : «J’insiste sur la nécessité de protéger les acquis de la femme, c’est une ligne rouge. On œuvrera aussi à les développer», a-t-il ajouté.

Quant aux libertés individuelles, Kaïs Saïed assure qu’elles sont garanties par la constitution : «Chacun est libre en privé mais en public il y a des lois et des valeurs sociales à respecter», a-t-il dit, en réponse à la question du journaliste sur l’homosexualité encore sanctionnée par la loi en Tunisie.

«Chaque personne est libre et peut, dans son espace privé, vivre sa vie comme elle l’entend. Mais concrètement, qui de nous accepterait qu’un homme vienne demander la main de son fils ? Une chose est sûre : on ne fera pas marche arrière sur la question des droits de l’homme et des libertés, c’est une ligne rouge, mais cette question n’est pas une priorité pour les Tunisiens, qui sont d’ordres économique et social», a ajouté M. Saïed

«Des gens ont faim, leur seule demande est de vivre dignement, ces questions ne sont donc pas une priorité pour la majorité du peuple, nous devons travailler pour l’amélioration de l’économie, la santé, l’éducation, la sécurité et l’emploi, voilà l’urgence aujourd’hui», a-t-il insisté.

Kaïs Saïd a également été interrogé sur l’égalité successorale et il dira que l’héritage est basé sur le principe de l’équité et non sur celui de l’égalité en tant que telle et qu’il est en tout cas pour la préservation et le renforcement des droits de la femme, ajoutant que chaque famille est libre de ses choix en matière de distribution de l’héritage.

Sur un autre plan, le candidat en course pour le Palais de Carthage a assuré qu’il oeuvrera à l’indépendance de la Justice : « Une justice indépendante vaut mieux que 1.000 constitutions. Elle est la garantie de la stabilité de l’Etat», a insisté M. Saïed en affirmant que la politique doit être tenue à l’écart de la justice et en déplorant la situation actuelle dans certains services publics.

«La justice doit résoudre, une bonne fois pour toute et dans la neutralité, tous les dossiers, comme celui de l’affaire des martyrs Belaïd et Brahmi», a-t-il ajouté, mais elle doit le faire en toute indépendance et sans l’intrusion du politique.

L’entretien a également été une occasion pour le candidat, arrivé en tête du 1er tour de la présidentielle avec 18,9%, de déplorer la campagne de diffamation dont il a fait l’objet, en assurant qu’il n’a pas exemple jamais projeter de fermer les écoles françaises, comme certains ont prétendu.

«Je ne vais pas vendre de rêves aux Tunisiens et je serais garant du respect de la constitution qui garantit les droits des citoyens et ce pour préserver la dignité des Tunisiens. Nous sommes face à un moment historique et nous devons nous unir et mettre de côté les querelles. Le chef de l’Etat doit avoir un rôle fédérateur et rassembleur et c’est ainsi que nous allons sauver le pays, nous devons être à la hauteur de la responsabilité et des attentes des Tunisiens», a conclu le candidat.

Yüsra Nemplaghi

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