Le parti islamiste Ennahdha indique avoir chargé son bureau juridique d’intenter une action en justice contre la chaîne saoudienne Al-Arabiya (sans la nommer), suite à la diffusion, hier soir, vendredi 27 septembre 2019, du documentaire « Les chambres noires », sur l’organisation secrète, attribuée au parti de Rached Ghannouchi..
Ennahdha a également indiqué dans un communiqué publié, aujourd’hui, samedi 28 septembre 2019, qu’il refuse toute ingérence extérieure dans les affaires tunisiennes, « surtout si elle vise à déstabiliser et à dénigrer les acteurs politiques, et à semer la confusion pour tenter d’influencer négativement les électeurs pour les prochaines étapes électorales».
Farida Abidi, présidente du bureau juridique d’Ennahdha, a précisé que les procédures sont en cours pour porter plainte dans les meilleurs délais contre la chaîne saoudienne, en ajoutant que son parti nie les informations relayées dans ce reportage et les accusations dont il y a fait l’objet.
Rappelons que le reportage diffusé hier sur Al-Arabiya a évoqué l’organisation secrète d’Ennahdha et ses liens avec les assassinats politiques de Chokri Brlaïd (6 février 2013) et Mohamed Brahmi (25 juillet 2019), dont l’accuse le comité de défense des 2 martyrs, depuis des années, en appelant la justice à enquêter sur cette organisation et sur les documents découverts dans ce qu’il appelle la «chambre noire», une salle au ministère de l’Intérieur où étaient archivés des documents liés à cette affaire et qui prouveraient l’implication du parti islamiste dans les assassinats politiques.
Selon le comité de défense de Belaid et Brahmi, Ennahdha exerçait des pressions sur des cadres sécuritaires afin de faire disparaître ces documents mais, en novembre 2018, le juge d’instruction de la chambre 12 près du pôle judiciaire antiterroriste les a fait saisir.
Rappelons qu’en 2014, on avait saisi ces documents au domicile de Mustapaha Khedher, un proche d’Ennahdha, condamné la même année à 8 ans de prison ferme pour possession illégale de documents confidentiels. C’est ce même Khedher qui , selon le comité de défense de Belaïd-Brahmi, serait à la tête de l’organisation secrète d’Ennahdha. Il est également poursuivi pour homicide volontaire, depuis janvier 2019, dans l’affaire des assassinats politiques, après la découverte de documents prouvant qu’il était en contact avec les tueurs.
Y. N.
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