Une délégation de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) s’est rendue aujourd’hui, jeudi 3 octobre 2019, à la prison de la Mornaguia, pour rencontrer Nabil Karoui, candidat Qalb Tounes pour le 2e tour de la présidentielle, incarcéré pour des affaires de corruption financière et de blanchiment d’argent.
L’Isie, qui a multiplié ses appels à libérer le candidat à la présidentielle (c’est à croire qu’elle est très soucieuse de ses intérêts), a publié un communiqué pour annoncer cette visite, en précisant que la délégation composée du président de l’instance Nabil Baffoun et de son vice-président Farouk Bouaskar, s’est entretenue avec Nabil Karoui, en présence du directeur de la prison ainsi que d’un autre représentant de la direction générale des prisons et de la rééducation.
Selon l’Isie, la rencontre a essentiellement porté sur la manière dont le candidat pourrait mener sa campagne électorale, de manière à respecter l’égalité des chances entre les candidats. Egalité des chances, disent MM. Baffoun et Bouasker !?
Ce communiqué survient alors que les Tunisiens attendaient un communiqué de l’Isie sur l’affaire du lobbying international pour la campagne électorale de Nabil Karoui, révélée par des documents publiés sur le site officiel du ministère américain de la Justice.
Selon les documents en question, Nabil Karoui aurait recouru aux prestations d’une société canadienne, dirigée par Ari Ben-Menashe, ancien agent des services de renseignements de l’armée israélienne, pour influencer des cercles de pouvoir américains, européens et russes en faveur de sa candidature au Palais de Carthage. Le montant du contrat de lobbying porte sur la somme de 1 million de dollars US, soit près de 3 millions de dinars tunisiens (MDT).
On notera qu’après cette révélation, le Courant démocratique (Attayar) a décidé d’alerter la justice (dénonciation d’un crime) contre Nabil Karoui, mais aussi contre le parti islamiste Ennahdha et le mouvement sociopolitique 3ich Tounsi, dont les noms ont également été cités dans des documents similaires.
Y. N.
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