Des habitants de Sfax organisent lundi prochain, 21 octobre 2019, à Bab Bhar, une manifestation appelant à la libération de l’affairiste Chafik Jarraya, en détention depuis mai 2017 et qui vient d’être blanchi dans l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat mais qui est toujours poursuivi dans d’autres affaires de corruption. «A notre tour de mettre la pression sur la justice», disent-ils.
Des jeunes activistes habitant à Sfax ont ouvert un groupe nommé « #Sayeb Chafik » (libérez Chafik), et entamé une campagne de sensibilisation pour bénéficier du soutien des habitants de leur ville, pour appeler à la libération de Chafik Jarraya, un baron de la contrebande et un grand symbole de la corruption, également natif de Sfax.
Cette action a été lancée au lendemain de la libération, le 9 octobre 2019, de Nabil Karoui, président du parti Qalb Tounes. Les organisateurs ont estimé que la solidarité dont a bénéficié le politicien et propriétaire de la chaîne Nessma TV, a facilité sa libération.
«Quand Nabil Karoui, Sami El-Fehri et autres personnages connus ont été soutenu par les leurs, ils ont été libérés. A notre tour de mettre la pression sur la justice pour que Chafik soit relâché, d’autant qu’il est victime d’injustice», avaient écrits les fans de Chafik Jarraya, dont le groupe compte, aujourd’hui, plus de 16.300 membres.
Après avoir créé le groupe, ils ensuite mené une campagne de sensibilisation dans différents endroits de Sfax et réussi d’engager à leurs côtés beaucoup de jeunes, avant de décider d’organiser une manifestation lundi prochain à Bab Bhar, au centre-ville de Sfax.
«Ceux qui ont été poursuivis pour des affaires financières n’ont pas passé autant de temps en prison que Jarraya, certains n’ont même pas été arrêtés. Après plus de 2 ans de prison, la justice doit le libérer et il paiera ses dettes», plaident ses supporteurs.
On notera que Chafik Jarraya, acquitté depuis le 1er octobre, dans l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat, demeure poursuivi pour une affaire de corruption, impliquant 3 conseillers municipaux de la Marsa, accusés de falsification de contrat ayant permis à l’affairiste d’acquérir illégalement un bien appartenant à l’Etat, qui avait été confisqué, après la révolution, au clan Ben Ali.
Yüsra Nemlaghi
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