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Rafik Abdessalem : «Qalb Tounes a contacté Ennahdha mais nous refusons de nous allier avec ce parti, suspecté de corruption»

Le dirigeant Ennahdha, Rafik Abdessalem, a assuré que son parti refuse de négocier ou de s’allier avec le parti de Nabil Karoui, Qalb Tounes. «Bien qu’il ait récemment pris contact avec nous, nous nous sommes engagés avec nos électeurs et nous refusons de nous allier avec un parti suspecté de corruption», a-t-il insisté.

En marge de la réunion du conseil de la choura d’Ennahdha, organisé aujourd’hui, samedi 19 octobre 2019, à Hammamet, l’ancien ministre des Affaires étrangères et gendre de Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste, a réitéré le refus d’Ennahdha de négocier avec Qalb Tounes.

«Qalb Tounes et le Parti destourien libre (PDL, présidé par Abir Moussi, Ndlr), sont exclus de nos négociations pour la formation du prochain gouvernement, parce que d’une part nos positions sont divergentes et nous nous nous sommes engagés à ce propos avec nos électeurs et d’autre part, Ennahdha refuse de négocier avec un parti suspecté de corruption», a-t-il ajouté sur Mosaïque FM.

On rappellera que le parti de Nabil Karoui, arrivé 2e aux législatives du 6 octobre 2019, avec 38 sièges, après Ennahdha (52), a annoncé son «refus catégorique» de s’allier avec le parti islamiste, mais ce qui se passe dans les coulisses, est souvent différent de ce qui est déclaré officiellement…

Isolé sur la scène politique, en raison des poursuites judiciaires contre son président Nabil Karoui pour des affaires de fraude fiscale et de blanchiment d’argent, Qalb Tounes a du mal à nouer des alliances. Ses dirigeants avaient annoncé, au lendemain de la proclamation des résultats des législatives, qu’ils allaient rester dans l’opposition, mais ils semblent avoir changé d’avis entre-temps. En tout cas, ils veulent maintenant sortir de leur isolement en tentant de se rapprocher du parti Ennahdha. Mais si même Rafik Abdessalem, faisant lui-même l’objet de poursuites judiciaires pour abus de biens sociaux dans le cadre des affaires du «SheratonGate» et du «don chinois», refuse toute alliance avec Qalb Tounes , on voit mal d’autres dirigeants islamistes y aller de bon cœur.

Y. N.

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